Un (nouveau) permis unique obtenu pour les six éoliennes d’Esplechin
Le ministre Henry a autorisé le permis unique pour l’exploitation de six éoliennes à Esplechin. Avant, peut-être, un énième recours.
Publié le 10-01-2023 à 06h00
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GGPUGXI44ZE3RK5LMPAOKVKFHA.jpg)
Le projet de Windvision et de Ventis d’implanter et d’exploiter six éoliennes à Esplechin, au lieu-dit "Quatre Chins", le long de la frontière française, a été initié en 2009. La première demande de permis unique date de 2011. Aucun mât n’est pourtant encore à l’horizon de 2023, même si les promoteurs viennent de gagner une nouvelle bataille. On a appris en effet que, suite à un recours de ceux-ci contre l’arrêté de refus des fonctionnaires technique et délégué de la Région wallonne, le ministre Henry avait finalement octroyé le permis unique.
Il s’agit d’un énième épisode dans ce dossier vieux de plus de dix ans, qui a déjà fait l’objet de trois annulations par le Conseil d’État pour des vices de forme. Suite à des recours introduits notamment par les communes frontalières (Wannehain et Camphin-en-Pévèle).
En septembre 2022, les sociétés Windvision et Ventis étaient revenues à la charge pour présenter une quatrième demande de permis, toujours sur base du premier dossier datant du 21 novembre 2011. Sur le même terrain et avec six mâts toujours.
C’est cette dernière demande qui a obtenu le feu vert ministériel. Avant un nouveau recours encore, de la part des deux communes françaises les plus proches du projet ? Celles-ci ont en effet manifesté lors de l’enquête publique leur intention de continuer à s’y opposer, notamment par l’entremise de leur avocat commun depuis douze ans. "Je peux vous assurer que mon énergie sera inépuisable pour combattre l’implantation de ces éoliennes", a témoigné sur le site internet de sa municipalité le maire de Camphin-en-Pévèle, Olivier Vercruyse.
Un nouveau recours sans doute
Benoît Mat (Ventis) ne doute pas qu’un nouveau recours sera introduit par les mêmes communes françaises auprès du Conseil d’État pour annuler le permis de nouveau octroyé. "D’autres éoliennes, à Saint-Maur, ont fait l’objet de plusieurs recours qui ont provoqué l’annulation de permis avant que celui-ci ne soit finalement accepté. Ce dossier-ci est exceptionnellement long mais je suis confiant. Rien ne justifie le refus de ce dossier sur le fond. À un certain moment, on ne peut plus trouver d’erreurs ou d’imperfections dans un arrêté ministériel qui a fait l’objet de modifications et de corrections".
Les technologies de 2010 vieillissent...
Cela dit, les technologies qui figurent sur le dossier actuel sont celles de 2010: les machines étaient plus petites et de plus faible puissance. En Belgique, des parcs éoliens datant d’il y a 15-20 ans sont démantelés pour remplacer d’anciennes machines par des turbines de dernière génération plus productives. C’est ce qu’on appelle du "repowering".
"À Dour, grâce à ce procédé, l’énergie produite sera quatre fois supérieure à l’énergie produite avec les éoliennes actuelles", nous dit Benoît Mat. Se pose-t-on déjà la question pour le parc d’Esplechin, avant même la construction des éoliennes ? "En tout cas, il y a matière à réflexion".