Pour « casser des jeunes »
Tout débute par des injures d’un groupe de jeunes à l’encontre de deux individus. Le duo revient plus tard pour régler des comptes…
Publié le 06-01-2023 à 06h00
Supposez que les quatre jeunes qui se sont constitués parties civiles aient provoqué et injurié les deux prévenus âgés de 38 et 48 ans, "Ces derniers auraient dû passer leur chemin. Qui sont les adultes dans cette histoire ?". Au lieu de cela, des coups et blessures sont retenus à leur charge.
D’après le duo d’individus, "Ils ont reçu des coups de barres de fer par une bande d’adolescents après une soirée foot" (bien arrosée semblait-il). L’un des deux, en sang, est conduit par son ami à l’hôpital. De retour en ville, ils recroisent deux jeunes du groupe. Ils ne contestent pas avoir été à leur rencontre à ce moment-là.
Pour le substitut du procureur du roi, une affaire de bagarre n’est jamais claire: "C’est souvent la parole de l’un, contre celle de l’autre. Mais ici, tous (victimes et témoins) racontent la même chose. Il y a une première altercation. Un passage ensuite par l’hosto, puis les prévenus sont revenus sur place dans le but de chercher la bagarre avec les jeunes. Ils ont sorti du coffre du véhicule des barres de fer: c’est de l’acharnement. La préméditation n’a pas été visée par mon office, et pourtant…". Le magistrat requiert des peines de 15 (pour celui sans antécédent) et 18 mois d’emprisonnement.
Comprendre pourquoi
L’une des quatre victimes présentes, âgée de 16 ans, est accompagnée par un avocat: "Selon l’analyse de la police, les individus reviennent par deux fois à la charge avec des éléments pour frapper. Si ce n’est pas une organisation pour casser des jeunes ! Mon client a même été percuté par leur véhicule, et heureusement, il s’en est bien sorti".
La défense a évidemment une lecture différente du dossier et soulève des divergences: "Les prévenus ont été insultés. Ils auraient dû effectivement laisser tomber, mais ils ont cherché à comprendre le pourquoi. Un badaud, et je pense que c’est le plus raisonné, a tenté de calmer le jeu. Et il a indiqué qu’aucune arme n’était portée". Le jugement sera rendu le 30 janvier.