Un ado de 12 ans, débarqué du train en pleine campagne à Mévergnies-Attre, parce qu’il aurait oublié son abonnement
La maman de Philibert tient à dénoncer la situation inacceptable vécue mercredi dernier, par son jeune fils de 12 ans à bord du train le conduisant vers l’école.
Publié le 09-12-2022 à 11h37 - Mis à jour le 09-12-2022 à 12h05
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Philibert, 12 ans, prend tous les jours, à Ath, le train de 7 h 58 (ligne Jurbise-Mons) qui l’emmène à Brugelette pour rejoindre son école secondaire ( la Maison des Phénix) située juste en face de la gare.

Mercredi dernier, il n’avait pas son abonnement sur lui, ni son portefeuille, qu’il avait oublié à la maison.
Il a été forcé (N.D.L.R.: sur injonction du contrôleur selon le témoignage de l’enfant) de quitter le train à Mévergnies-Ath qui n’est pas du tout son arrêt final. "Il s’est retrouvé tout seul, perdu, paniqué, se demandant ce qui lui arrivait. C’est intolérable", nous écrit Dominique Rombaut, la maman du jeune garçon.
Cette dernière ajoute que son fils a été fortement choqué par cette mésaventure et qu’il éprouve des difficultés à trouver le sommeil.
Une bien curieuse leçon qui lui apprendra quoi au juste ?
Selon la maman toujours, le contrôleur aurait dit à son fils: "ça t’apprendra".

" Ça lui apprend quoi, au juste ? Que les lois et les règlements ne servent à rien ? Que leurs objectifs qui sont de protéger les citoyens et assurer un bon fonctionnement de la société sont une mascarade ? Que le travail démocratique et laborieux de la création des lois est vain ? En fait, ma question se résume en une seule: Est-on au Far-West ? Ou y va-t-on ? interroge Dominique Rombaut…..
Son père a su venir à la rescousse, Dieu merci, Philibert avait son gsm. J’ose à peine imaginer ce qu’il aurait vécu sans cet outil. Donc, son père, qui attendait son train, a repris la voiture, l’a amené à l’école.
Il est arrivé en retard au travail. Que se serait-il passé s’il était déjà monté dans son train ? Nous n’avions pas de solution. ça lui apprendra, à lui aussi ? On punit qui, en fait ? On stresse des parents et franchement, on n’en a pas besoin. "
Contraire aux principes de la SNCB

Pour ce qui concerne la non-possession d’un titre de transport valable dans le chef d’un voyageur, la règle est clairement détaillée sur le site de la SNCB. Les procédures varient selon le type d’abonnement mais elles prévoient la possibilité d’acquérir un ticket " tarif à bord " (avec un supplément de 7 €) ou une régularisation de 75 € pour celui ou celle qui serait dans l’impossibilité d’acheter ce ticket. Dans certains cas (abonnement pour les plus jeunes notamment), les sommes dépensées seront remboursées si l’abonnement oublié est présenté à un guichet de gare dans les 14 jours. Il n’est pas question à ce stade de débarquer quelqu’un sous prétexte qu’il n’aurait pas de titre de transport valable.
La porte-parole de la SNCB nous a également précisé que, dans le cas d’espèce, "la SNCB allait vérifier ce qui s’est passé exactement. Mais soyons clairs: il n’est pas dans notre intention d’expulser les mineurs d’un train". Il nous a été confirmé dans un autre mail qu’une "discussion allait être engagée avec l’accompagnateur en question".
Plainte à la SNCB. Et au parquet ?
Un comportement agressif de la part de l’adolescent aurait-il justifié l’attitude du contrôleur dans un contexte où l’on sait que ceux et celles qui exercent ce métier sont souvent confrontés à des violences, qu’elles soient verbales ou physiques ?
Si l’on en croit les témoignages recueillis par les proches du jeune garçon, rien de tel n’aurait été ici observé. Et quand bien même cela aurait été le cas, on imagine alors que les agents auraient fait appel aux forces de police afin de prendre en charge le voyageur à la prochaine gare.
Dans le cas d’espèce, est-il besoin de rappeler que cette mésaventure est arrivée à un mineur d’âge ?
Les parents ont introduit une plainte auprès de la SNCB et attendent des explications de la part de cette dernière (laquelle a jusqu’à 20 jours pour répondre comme il est précisé sur son site Internet). Les parents envisagent également de déposer plainte devant les autorités judiciaires.
Comme on dit dans ces cas-là: affaire à suivre, donc…