David Debailleul a choisi l’amputation, pour une renaissance avec une prothèse
Atteint par un cancer des os à l’âge de 14 ans, David a demandé l’amputation de la jambe gauche. Sous peu, il va être équipé d’une prothèse.
Publié le 30-05-2022 à 17h14 - Mis à jour le 30-05-2022 à 17h15
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Le 6 avril, David Debailleul (27 ans) s’est fait amputer la jambe gauche avec l’espoir d’une nouvelle vie, sans béquilles. Fils de Thierry, Ploegsteertois d’origine, et de Sabine, native de Roubaix, celui qui possède la double nationalité passe une jeunesse heureuse aux côtés d’Alexandre, son frère jumeau, et de ses deux sœurs, Cyrielle et Athéna. La famille est alors installée à Roubaix et exploite un commerce de fleurs, aujourd’hui déménagé à Neuve-Église.
Tout bascule lorsqu’à 14 ans, on lui diagnostique un ostéosarcome, tumeur maligne osseuse. En plus de lourdes chimiothérapies, le genou et une partie du fémur lui sont retirés: " Ensuite, j’ai bénéficié d’une endoprothèse, sorte de clou. Comme je suis sportif de nature, j’ai fini par la casser. Je suis repassé sur le billard pour une autre, mais elle n’a pas tenu non plus. En plus, dès que j’avais une activité physique, le soir, je devais me bourrer d’analgésiques pour supporter la douleur. Les médecins m’ont proposé une arthroprothèse, mais elle ne m’aurait plus permis ni de courir ni de me mettre à genoux! Ce n’est pas une vie quand on est jeune! "
C’est dans ces conditions que germe en lui l’idée de l’amputation: " J’ai cherché sur les réseaux sociaux et j’ai lu des témoignages positifs de la part de porteurs de prothèse. Je me suis renseigné et j’ai contacté l’hôpital universitaire de Louvain, un des tops belges en la matière. J’ai moi-même pris la décision de l’amputation, avec l’idée que je vivrais mieux. "
L’horreur des douleurs fantômes
L’opération a lieu le 6 avril: " A mon réveil, il n’a pas été évident de constater que je n’avais plus qu’une seule jambe, mais j’étais soulagé. Je suis en revalidation à Louvain durant la semaine et, le week-end, je reviens à Neuve-Église si quelqu’un sait me véhiculer parce que je ne peux pas rouler en voiture. Je ne saurais jamais remercier assez mes parents et ma compagne pour tout ce qu’ils font pour moi. Je n’ai pas eu de souci pour apprendre à marcher avec des béquilles parce qu’il y a 13 ans qu’elles m’accompagnent au quotidien. Par contre, j’ai souffert de douleurs fantômes, celles que l’on ressent dans un membre qui n’existe plus. J’avais de terribles crampes au mollet alors que je n’en avais plus! Grâce à une bonne médication, la situation s’est améliorée. "
Au centre de rééducation, alors que la plaie cicatrise doucement, David teste différentes prothèses: " Il existe des modèles standards et d’autres adaptés à la façon dont on vit, aux activités que l’on pratique. Idéalement, on devrait même en avoir plusieurs en fonction de ce que l’on fait! J’aimerais quelque chose qui résiste à ma cadence de vie assez soutenu e, parce que j’ai gardé le sport viscéralement attaché au cœur. Même avec une jambe e n moins, j’ai envie de bouger, de voyager, etc. Et comme j’aime me lancer des défis, je me verrais participer aux jeux paralympiques, histoire de prouver que, même s’il me manque une jambe, je peux quand même réaliser des prouesses sportives. "