Dodo la Saumure, sous bracelet électronique, ne peut sortir de chez lui qu’entre 11 h et 15 h (vidéo)
Ce n’est pas le bracelet électronique qu’il doit porter durant 18 jours qui ennuie le plus Dodo la Saumure mais plutôt ce qu’il estime être de l’acharnement de la part de la Justice à son égard. Il demande une révision de son procès.
Publié le 27-05-2022 à 17h00 - Mis à jour le 27-05-2022 à 17h10
Jusqu’à ce prochain mercredi, il sera difficile de croiser Dominique Alderweireld, alias Dodo la Saumure, dans les rues de Tournai ou de le voir attabler à l’une de ses terrasses favorites avant 11 h ou après 15 h.
Cela, tout simplement parce qu’il doit continuer à porter, jusqu’à ce premier juin, le bracelet électronique qu’un agent de l’administration pénitentiaire est venu placer sur sa cheville gauche il y a 13 jours.
Ce dispositif lui interdit en effet de s’éloigner de son domicile du Bas quartier en dehors de la plage horaire quotidienne autorisée, soit entre 11 h et 15 h.
Condamné principalement pour avoir tenu des maisons closes, le proxénète qui n’a pas sa langue en poche, continue à se battre contre ce qu’il considère être de l’acharnement de la part de la Justice à son égard.
Non bis in idem, se plait-il à rappeler à longueur d’interview
S’il est un terme que Dodo aime répéter lors de chaque interview, c’est celui qui désigne ce principe général de droit qui empêche de poursuivre, dans un but répressif, une personne (et a fortiori de la juger et de la condamner) plusieurs fois pour des infractions trouvant leur origine dans des faits identiques: "non bis in idem".
Il le redit une fois encore dans le cadre de l’interview-vidéo qu’il nous a accordée chez lui, ce vendredi.
Dodo avait déjà évoqué ses déboires judiciaires dans le cadre d’un précédent article diffusé le 17 septembre dernier et il avait soulevé un certain nombre de questions auxquelles le parquet de Tournai avait apporté des réponses concrètes.
Une mesure que le ministre souhaite réformer...
Notre propos ne consiste pas ici à rouvrir le débat, la Justice doit d’ailleurs encore s’exprimer dans le cadre d’un dossier toujours en cours portant sur des faits similaires à ceux reprochés au proxénète depuis 2002 déjà.
Pour ce qui concerne strictement le port du bracelet électronique, cette modalité existe depuis 2006. Il avait été décidé à l’époque qu’un directeur de prison pouvait permettre à un condamné à une peine de prison égale ou inférieure à 3 ans de l’exécuter à l’extérieur, sous surveillance d’un bracelet électronique. La grande majorité des porteurs de bracelets étaient des condamnés à une peine de moins de 3 ans. Un condamné à une peine de prison supérieure à 3 ans pouvait également solliciter cette "faveur" mais c’est le tribunal de l’application des peines qui pouvait alors l’accorder, ou pas.
Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) avait annoncé son intention de mettre fin à ce qu’il considère comme une forme d’impunité en obligeant tout condamné à transiter par la case "prison".En raison de la surpopulation carcérale, le projet qui devait aboutir en décembre 2021, a toutefois été reporté et l’exécution des courtes peines devrait être finalisée en deux étapes: celles plus de 2 ans de prison devraient être exécutées à partir du 1er septembre 2022 et celles qui sont inférieures à 2 ans, dès le 1er septembre 2023. Il est toutefois prudent d’user du conditionnel pour évoquer ces échéances. En Belgique, on compte environ chaque année environ 5000 porteurs de ce type de dispositif.
De son côté, Dodo nous a confié qu’il avait l’intention de rouvrir un, voire plusieurs bars du côté de Mouscron, une fois que tout cela serait terminé...