C’est fait: la majorité Flobecq-Vivacité/MR est lancée, non sans éclats de voix
Le conseil communal de Flobecq a approuvé, ce jeudi soir, le nouveau pacte de majorité entre Flobecq-Vivacité et le MR.
Publié le 31-03-2022 à 21h59 - Mis à jour le 31-03-2022 à 22h00
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Un peu plus de trois mois après avoir approuvé un avenant au pacte de majorité initial afin de l’élargir au MR (à la demande du groupe Flobecq-Vivacité, tendance PS), le conseil communal de Flobecq, ce jeudi soir, a dû approuver un nouveau pacte de majorité… afin d’obtenir le même résultat: "embarquer" une élue MR (Andrée D’Hulster) dans le collège communal qui se compose donc aujourd’hui de Philippe Mettens (bourgmestre), Amandine Lesceux (1ère échevine), Thomas Englebin (2e échevin), Andrée D’Hulster (3e échevine) et Gautier Vandekerkhove (président du CPAS).
Annulation
Les autorités de tutelle avaient annulé la délibération du conseil communal datée du 21 décembre (visant à modifier le pacte de majorité), suite à un recours introduit par Carlo De Wolf, cet élu de Flobecq-Vivacité "en froid" avec le bourgmestre et les autres membres de ce groupe de tendance PS.
À moins de (faire) voter une motion de méfiance à son encontre, le collège communal n’avait pas le choix sur le plan de la procédure: il devait démissionner (et non simplement voter un avenant au pacte de majorité). Ce qui fut fait et acté par le conseil communal la semaine dernière.
Et ce jeudi, le nouveau collège communal a été officiellement installé.
Le pacte de majorité (suivi des prestations de serment) et les autres points inscrits à l’ordre du jour n’ont pas vraiment suscité de longs débats ce jeudi soir, mais le ton est monté entre la majorité (le bourgmestre Philippe Mettens) et l’opposition (les deux mandataires cdH/Respect, Xavier Van Coppenolle et Jan Van den Noortgate) quant au rôle des uns et des autres.
"Pantalonnade"ironise déjà Philippe Mettens à propos de la répétition des prestations de serment suite à l’annulation de la délibération du conseil du 21 décembre, après un recours."Simplement une décision ministérielle suite à un recours d’un mandataire, ce qui était son droit"note Xavier Van Coppenolle.
Remplacement d’une mandataire
La réunion du conseil comportait plus de vingt points et Xavier Van Coppenolle (cdH/Respect) avait sollicité l’inscription d’un point supplémentaire intitulé"demande au collège communal de pourvoir au remplacement d’un mandataire déchu de son mandat de conseiller communal, au sein dudit conseil et dans les instances où il siégeait comme représentant du conseil communal". On sait en effet que Diane Diffoum (Flobecq-Vivacité) a été (provisoirement?) déchue de son mandat de conseillère pour ne pas avoir effectué (à temps) sa déclaration de mandat pour 2018. Mais un recours a été introduit. La décision n’est pas définitive.
La démarche a irrité le bourgmestre. Il a noté que la conseillère intéressée s’est abstenue de siéger et de poser tout acte en lien avec son mandat dès qu’elle a reçu notification de la décision de la Région."Pour le reste, une décision juridique est définitive quand le délai de recours est atteint. Si nous procédions à son remplacement dès maintenant, on enlèverait à cette personne le bénéfice éventuel de l’action qu’elle a intentée auprès du Conseil d’État. Il n’y a aucune disposition du CDLD qui précise que les décisions du conseil communal prises en l’absence d’un mandataire déchu mais absent, seraient illégales."
Pression sur le personnel?
M. Van Coppenolle fait état d’une question, au parlement wallon. Question sans lien avec la problématique évoquée à Flobecq, pour M. Mettens."Tu es à côté de la plaque… Tu es sur un terrain que tu ne maîtrises pas. Mais si cela ne vous convient pas, comme d’habitude, faites des recours et mettez ainsi la pression sur le personnel communal. Car cela lui donne du travail supplémentaire et distille des tensions…"
Xavier Van Coppenolle s’en défend.
"Je suis agacé de cette façon d’agir"poursuit Philippe Mettens."Tu peux envoyer tous les missiles que tu veux, je vais les attraper; mais mettre ainsi la pression sur le personnel communal, cela me heurte."
La majorité revient sur l’épisode, évoqué la semaine précédente, d’un tract qui aurait été perçu comme "publicitaire" (et donc tombant sous le coup d’une redevance) à la Houppe, dans le cadre d’une action contre le projet de parc à loups.
M. Van Coppenolle avait interpellé le collège à ce propos, la semaine dernière. L’échevine Amandine Lesceux explique qu’un membre du personnel avait interrogé les organisateurs concernés, avant d’immédiatement annuler la demande de redevance.
"Si vous n’avez que cela à trouver pour emmerder la majorité et le personnel, cela me rassure cependant quelque part car alors vous n’avez pas grand-chose"ironise le bourgmestre.
Xavier Van Coppenolle insiste sur le fait que les mandataires de l’opposition représentent (aussi) la population."Nous pouvons relayer des interrogations que l’on nous transmet de bonne foi…"
Images et sons
L’énervement ne s’est pas dissipé pour la suite. Philippe Mettens a insisté, auprès de Jan Van Den Noortgate en particulier, sur un point du règlement d’ordre intérieur du conseil communal, point qui interdit (aux mandataires) la prise d’images et de sons. Le mandataire de l’opposition n’a pas vraiment apprécié.
La notion de prise d’intérêt
Enfin, avant de passer au huis-clos (point intitulé:"date de l’audition; procédure disciplinaire"), Philippe Mettens a jeté un avertissement aux mandataires (en général, présents ou absents), en rappelant le contenu de l’article 245 du code pénal, un article relatif à la notion de "prise d’intérêt"."Je lis cela et chacun en tirera les conclusions… Vous auriez tous intérêt à faire attention à ne pas utiliser votre mandat à des fins qui pourraient avoir des implications dans votre vie privée…"