VIDÉO | Générations solidaires 2019: La Pépinière-Tournai, un carrefour d’initiatives locales

Des bénévoles ont lancé un projet citoyen de partages autour de l’autonomie alimentaire. Objectif: créer du lien social en revenant à des gestes de bon sens par le biais de potagers libre-service, d’une cuisine collective…

Katel FRESON

Sur le grand terrain acquis par La Pépinière, au cœur de Tournai, Dominique, Yvan, Éric, Joséphine et une vingtaine de bénévoles s’activent dans une ambiance conviviale. Dans la cuisine collective, des élèves préparent soupes et quiches avec les légumes du jardin.

Tout est né d’une volonté commune: créer un lieu, un carrefour d’initiatives locales, où chacun amène ses idées. En un an et demi, à partir d’une friche, La Pépinière-Tournai a développé des échanges de semis et de plantations, un atelier cuisine, un poulailler collectif, une grainothèque…

Le petit groupe des dix au départ a été rejoint par une soixantaine de membres actifs.

Une serre pour apprendre les techniques en permaculture est installée et un jardin didactique pour les enfants en cours de réalisation.

Chaque jeudi et chaque samedi matin, vient qui veut pour participer aux différents projets. Les buissons jonchés de canettes ont disparu au profit d'un jardin à partager à front de rue. «Les habitants du quartier se sont impliqués très vite, explique Yvan Persoon, agronome et cofondateur du lieu. Ce que nous faisons ici, c'est renouer avec des gestes de bon sens. Créer du lien générationnel, du lien social par l'autonomie alimentaire.»

Depuis lors, les élèves de l’école des Frères, d’autres de l’école la Madeleine, des jeunes de la Maison des jeunes Masure 14, des enfants d’écoles primaires, des stagiaires de l’IFI (Initiative formation insertion), les membres du club psychosocial Bric à Brac, ont bénéficié d’une formation à la culture du potager et de cours de cuisine pour apprendre à cultiver mais aussi à manger sainement.

«Nous proposons de redécouvrir la nature et la transmission de savoirs liés à l'alimentation. Nous voulons créer un réseau formatif, concret qui permet la rencontre entre différents publics pour favoriser la transition dans notre ville, explique Dominique Moreau, enseignante et cofondatrice. On ne peut changer les comportements que par du concret.» Ici, les semences, les boutures, les semis sont donnés aux habitants mais aussi à un public plus précarisé via la banque alimentaire et le CPAS.

«Dans notre société, c'est presque provocateur de donner, sourit Éric Marchal, architecte et cofondateur. Cela peut paraître suspect. Or, le principe est de ne pas attendre en échange. C'est de la contagion positive.»

Et l’essaimage donne des résultats concrets. Un troisième potager partagé est en préparation sur un terrain du logis tournaisien par un professeur avec ses élèves de l’école Les Ursulines-La Madeleine. La Pépinière a aussi mis sur pied «Tournai autrement», qui promotionne les initiatives locales et leur offre une vitrine, une salle de réunion et d’activités. Les 48H de l’agriculture urbaine, organisées au début mai, ont par ailleurs rassemblé des centaines de curieux prêts à échanger des bonnes pratiques. Avec une joie contaminante!

http://lapepiniere-tournai.be/

 -
- ©EdA Mathieu Golinvaux

Âge: 33 ans

Fonction: enseignante

Agronome, professeur de cours liés à l’environnement, Joséphine Martin s’est impliquée dès le départ dans l’aventure. «Je suis venue avec des élèves de 5e et 6e secondaires dessiner et tracer les chemins, arracher des haies. Nous avons planté des groseilliers. J’aime leur apprendre à cultiver dans l’esprit de l’autonomie alimentaire, en respectant la saisonnalité, le labeur que cela nécessite. Les gens viennent demander des conseils: comment cultiver des légumes dans des bacs quand on n’a pas de potager par exemple. Ici, j’apprends tout le temps. Je rencontre sans cesse des gens de bonne volonté, de tous âges, avec plein de compétences.»

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...