Les marcheurs à bâtons sur les traces des pèlerins à Mont-Saint-Aubert
4 500 personnes ont participé à la 23e édition de la Marche à bâtons en ce lundi de Pâques. Un «joli succès» pour les organisateurs.
Publié le 17-04-2017 à 19h34
De nombreux marcheurs ont bien cru devoir troquer leur bâton contre un parapluie ce lundi. Mais hormis une bonne «drache» vers 9 h du matin, la 23e édition de la marche à bâton à finalement bénéficier d'une météo clémente, avec même quelques éclaircies ensoleillées au cours de l'après-midi. «À 10 h du matin, nous avions déjà autant d'inscrits qu'à midi l'an dernier», se félicitait même Gérard Budke, président du comité organisateur. De 7 h du matin jusqu'à 17 h, ce sont au total 4 500 personnes qui ont pris part aux trois parcours organisés depuis le collège de Kain – six, douze et vingt kilomètres. «Peu importe le nombre total de participants, il y a rarement plus de 400 marcheurs qui empruntent le parcours de 20 km», explique Éric Guillaume, secrétaire. «Cette distance est réservée aux habitués de la discipline, tandis que les deux autres sont privilégiées par les familles.»
Trois jours ont été nécessaires pour flécher et baliser l’entièreté des parcours. Pour leur ajouter un côté ludique, un jeu-concours était organisé parallèlement, et même une chasse au trésor pour les plus petits sur le parcours de 6 km qui se terminait au sommet du mont Saint-Aubert. Après avoir déambulé dans le marché des artisans et consommer un petit rafraîchissement, les marcheurs pouvaient ensuite redescendre vers la vallée… en bus! En effet, la ville de Tournai a mis deux autocars à disposition de l’organisation pour permettre aux marcheurs de retourner au collège en toute tranquillité.
Un ancien pèlerinage
Les origines de la marche à bâtons remontent au Moyen Âge, au XIVe siècle. «À l'époque, c'était un pèlerinage», raconte Gérard Budke. «Sept chapelles ont été construites du bas jusqu'en haut du mont Saint-Aubert et les pénitents s'arrêtaient devant chacune d'elle pour expier leur faute. Ils poursuivaient ensuite la marche à pieds nus, parfois même à genoux à certains endroits, tout en se flagellant!»
La symbolique du bâton, quant à elle, est plus cocasse. «On raconte que les enfants de deux quartiers tournaisiens montaient au sommet du mont soi-disant pour régler leur compte. Branle-bas de combat, ils se déguisaient et emportaient des bâtons avec eux! C'est plus difficile à dater dans l'histoire, mais on a trouvé des traces de ces récits dans les années 1800. »
Aujourd'hui, la Marche à bâtons est devenue une balade familiale et bon enfant. Une ballade référence dans la région, à laquelle viennent également participer des Français et des Hollandais. «On a même déjà eu des Anglais! », sourit le président.
Pour ceux qu'i n'y viennent pas souvent, c'est l'occasion de redécouvrir le point culminant de la Wallonie picarde. Du haut de ses 147 m, le mont Saint-Aubert possède lui aussi une sacrée histoire! «Du temps des Dormines, il portait le nom d'une déesse de la guerre et de l'intelligence. L'évêque de Cambrez, Saint-Aubert, est venu se réfugier ici bien après. La légende dit qu'il y a vécu comme ermite et qu'il envoyait régulièrement son âme en ville pour vendre du pain qu'il fabriquait lui-même. C'est la raison pour laquelle les boulangers l'ont choisi comme patron!»
Le saint est également célébré chaque année à l’occasion de… la Fête du pain! L’édition 2017 se tiendra les 15 et 16 juillet prochains. Organisée par l’ASBL Les Leongs Tchus l’événement sera marqué par un souper gastronomique reprenant un menu tournaisien centenaire, suivi d’un feu d’artifice tiré depuis le sommet du mont.
Histoire d’en faire profiter toute la région!