Share The Art: peu de visiteurs et des offres en rodage
L’exposition Share The Art, à Welkenraedt, s’est clôturée dimanche. Les enchères, elles, peinent à décoller. Et pourtant, et pourtant…
Publié le 20-12-2021 à 18h00
Après près de trois mois chez Reul Frères à Baelen, l’exposition Share The Art s’est arrêtée du 30 novembre au 19 décembre au Forum des Pyramides de Welkenraedt. Sans connaître un franc succès, en dépit l’intérêt qu’elle représente.
"On a eu un peu de visiteurs, peut-être une centaine, mais pas assez. À Baelen, nous avions eu près de 300 visiteurs", détaille Thierry Reip, à la base de cette exposition au profit du Rotary D2160 et dont les bénéfices serviront à éradiquer la polio. Elle devait, ensuite, prendre la direction de Durbuy avant de se poser à Liège. "La salle d'exposition de Durbuy va devenir un musée, donc nous n'irons pas. Mais nous sommes en contact avec la Cité Miroir, à Liège, pour installer les œuvres (NDLR: plus de 80 œuvres d'artistes reconnus) en mai ou en juin, et y réaliser la vente aux enchères."
Salazar, Geluck, Noir Artist…
Car outre l'attirance vers l'art, l'intérêt de cette exposition est la vente aux enchères (également accessible sur Internet via le site de Share The Art). Des créations d'artistes cotés et émergents sont proposées à la vente, avec un ticket d'entrée sous les "standards" pour ce type d'œuvres. Un Geluck, un Kroll, un Alonzi, un Noir Artist ou même un Luis Salazar (qui retrouverait la Cité Miroir après son exposition de 2017), autant d'originaux qui découlent de la générosité des artistes. Les œuvres des deux derniers cités, par exemple, sont affichées à partir de 1 000 €… alors qu'elles valent cinq à sept fois plus. Pourtant, les amateurs d'art, les personnes sensibilisées à la lutte contre la polio ou les rotariens (pourquoi pas les trois à la fois) ne se bousculent pas pour enchérir. "La fondation Share The Art n'est pas issue du milieu de l'art, on a essayé de s'y immiscer. C'est une première explication. Ensuite, les gens qui viennent sont impressionnés par la qualité des œuvres présentes, grâce aux artistes qui nous font confiance, mais les partages de ces derniers ne suffisent pas à attirer du public. Enfin, il est probable que la durée d'attente avant la vente à proprement dit soit trop longue. Le fait de mettre aux enchères (et de devoir attendre) freine probablement les gens. Le climat actuel est assez morose et le principe de mise aux enchères par Internet n'est pas probant", concède Thierry Reip. Toutefois, une plateforme comme Biddit prouve un emballement certain dans la dernière ligne droite… Encore faut-il se positionner pour le départ. "Je pense qu'il faut avant tout être touché par l'œuvre, c'est une absolue nécessité. Et sensibilisé, aussi, par l'objectif, par le combat de la polio. Si l'artiste touche ou intéresse un amateur d'art, quel que soit le but caritatif de l'œuvre, ce sera acheté."
Si la vente physique (au printemps) sera "définitivement le point clé de l'opération", un coup d'œil au catalogue en ligne et aux ravages que promet encore la polio convaincra les plus sceptiques. Un dernier argument? "Le fait de contribuer avec le Rotary International est un démultiplicateur. Car pour 1€ investi, la Fondation Bill & Melinda Gates ajoute 2 €. Donc la somme est triplée, on peut faire un geste extrêmement généreux à partir de chez nous", conclut Thierry Reip. Et en profiter, après, chez nous.