Un Welkenraedtois capable de produire 100 000 masques par jour
Vincent Bastin, fondateur de StarsMade, troque ses hoodies pour des masques en tissu. Il pourra fournir 100 000 masques par jour.
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- Publié le 24-04-2020 à 06h00
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Six ans, déjà. À l’approche du Mondial brésilien, le Welkenraedtois Vincent Bastin fondait StarsMade et inondait les supporters de hoodies (des pulls à capuche). 2020 devait être une année faste, une de plus, avec la Coupe d’Europe. Mais le coronavirus a chamboulé la planète, et pas que celle du foot.
L’idée a germé : adapter son outil
«Une fois que le virus a touché l’Europe, nous avons dû arrêter nos ventes et l’atelier de production qui est au Pakistan (la société est basée à Henri-Chapelle). Nous n’avions plus aucune commande… Depuis quelques semaines, je vois des couturières bénévoles créer des masques en tissu. Et j’ai entendu que la métropole de Liège avait pour souhait d’acheter 1,2 million de masques… Mais comment y parvenir? Je pense que même eux ne le savent pas.»
L'idée a vite germé dans l'esprit de l'entrepreneur: il allait adapter son outil. «Le Pakistan a les mêmes mesures qu'en Belgique sur la distance dans l'usine, entre les personnes, etc. On a espacé les machines et on a adapté l'outil pour produire des masques en tissu. On va donc pouvoir en produire et les livrer partout, à commencer par la Belgique. Mais il fallait savoir comment produire ces masques. J'avais vu une vidéo d'un infectiologue, le docteur Jean-Luc Gala, qui expliquait comment faire. On l'a contacté pour avoir des conseils et il s'est vite montré enthousiaste pour nous aider à mettre en place une production massive, industrielle.»
Vincent Bastin prévient cependant: il ne fabrique pas des masques FFP2 ou chirurgicaux.
«Ce sont des masques en tissu avec un filtre (un papier aspirant) à glisser dans une poche pour absorber l’humidité de l’haleine. Dès la semaine prochaine, nous serons en mesure de produire 100 000 masques par jour, et on peut encore accroître la production. Cela fait plus de 20 ans que nos partenaires au Pakistan sont dans le textile. J’y suis allé 10 fois et ils sont devenus des amis. On a pu mettre cela en place assez rapidement et embaucher 70 personnes.»
Des commandes pour les communes de Verviers?
Les commandes, via six à sept communes, commencent à tomber. Les contacts se nouent et le Welkenraedtois attend des confirmations ce vendredi. «On a eu beaucoup de demandes, beaucoup d'appels de bourgmestres qui ne savent pas à qui s'adresser. Nous avons, aussi, eu des contacts avec des bourgmestres de l'arrondissement de Verviers. Mais je crois savoir qu'ils comptent passer une commande commune, à 18. On a un bon produit, à un prix très raisonnable et avec des délais brefs (deux à trois semaines, en partenariat avec une société de logistique de Lontzen). J'ai bon espoir», conclut un Vincent Bastin qui espère relancer la production de hoodies en septembre et «pour la Coupe d'Europe de 2021, avec l'ensemble des pays qualifiés».