Pourra-t-on skier à Waimes en février?
De la neige est annoncée pour la fin de cette semaine. Suffisante pour skier? Farid nous répond.
Publié le 07-02-2022 à 12h46
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Fin de cette semaine, un peu de neige est annoncée. Suffisamment pour enfiler ses skis à Waimes? " Si les précipitations sont abondantes, au-dessus des 500 mètres on peut aller chercher un petit cinq centimètres, et encore… Malheureusement, ça ne sera pas du long terme puisque les hautes pressions reviendront, avec un dégel l'après-midi de vendredi", nous éclaire Farid El Mokaddem, notre spécialiste météo à L'Avenir, et star des réseaux sociaux avec sa page Météo-Mons.
"Ça ne sera pas une grande neige de qualité: pas une neige pour faire du ski alpin mais plus pour apprécier les paysages légèrement blanchis", dit-il. Concrètement, à partir de jeudi soir (normalement) "l'anticyclone va se retirer légèrement et de l'air plus frais va débouler sur le pays à partir de la mer du Nord." Soit une coulée d'air polaire maritime; "il gèlera la nuit, mais ça sera loin d'être le grand froid", annonce-t-il. Au-dessus de 500 mètres d'altitude, la neige devrait s'accumuler un peu, mais en faibles quantités; sur la plaine il parle de "cacahuètes".
Et le reste du mois?
La neige pourrait-elle tomber correctement plus tard dans le mois? "Février s'annonce toujours aussi calme, peu dynamique avec l'anticyclone qui reste bloqué et les flux orientés à l'Ouest ou au Sud-Ouest. Je ne vois pas de grandes vagues de froid, a priori on est vraiment dans une situation figée. Avec des hautes pressions si proches, c'est compliqué de se mettre quelque chose d'hivernal sous la dent. Pour moi, on va rester dans la même configuration que ce qu'on a connu en janvier ou presque."
Pourquoi un hiver si pourri?
Ciel gris, faible luminosité… cet hiver aura été à la hauteur de l'été dernier: décevant. Alors, que s'est-il passé? La faute au "fameux anticyclone des Açores, qui est beaucoup trop proche de l'Europe de l'Ouest", répond Farid (ce phénomène est assez récurrent ces dernières années). Celui-ci nous empêche d'avoir des descentes froides sur le pays. Cela est également dû, en partie, aux masses d'air froid qui descendent sur les États-Unis et le Canada, le fameux Vortex polaire.
"Cette année, il a vraiment décidé de s’acharner sur les États-Unis et le Canada, où le froid est mordant. Par effet de balancier, on a des remontées anticycloniques sur l’Europe de l’Ouest qui dévient toutes les perturbations. L’air froid est obligé de contourner l’anticyclone et finalement il retombe sur l’Europe de l’Est et du Sud-Est, sur la Grèce, la Turquie… d’où les précipitations de neige qu’on y a observées.
Dans un contexte de hautes pressions en plein hiver, on a souvent ces fameux phénomènes de basses couches et de la grisaille plaquée au sol; car le soleil, qui se trouve bien trop bas, ne parvient pas à assécher tout ça. C’est pour cela qu’on a connu quelques journées grises en plaine et ensoleillée en Haute Ardenne."