Un terroriste verviétois encourt cinq ans de prison
Le parquet fédéral a requis le retrait de la nationalité belge du suspect qui est également de nationalité russe.
Publié le 19-05-2023 à 19h13 - Mis à jour le 19-05-2023 à 19h28
:focal(545x314:555x304)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NUYFPZT55BHPZHRVMT557OB3LI.jpg)
Adam Kagermanov, un homme d’origine Tchétchène qui vivait à Verviers encourt une peine de cinq ans de prison ferme devant le tribunal correctionnel de Liège pour avoir participé aux activités d’un groupe terroriste. L’intéressé est suspecté d’être allé combattre en Syrie aux côtés d’Al-Qaïda. Il serait d’ailleurs décédé sur place lors des combats, mais en l’absence de preuve formelle de son décès, les autorités souhaitent le poursuivre. En 2013, une enquête a été ouverte à la suite d’informations policières selon lesquelles le Verviétois serait revenu en Belgique après avoir combattu en Syrie. Il aurait été blessé en Syrie avant de revenir trois semaines sur le territoire belge, notamment pour se faire soigner. Toujours selon les informations policières, il était accompagné d’un autre homme qui serait décédé sur place.
Libéré malgré les éléments accablants
Ces informations ont été confirmées par les autorités russes. L’homme a la double nationalité belge et russe. Une surveillance discrète a été mise en place. Il est apparu que le suspect se déplaçait effectivement à l’aide d’une béquille. Les autorités ont retrouvé la trace d’un départ le 25 décembre 2012 vers la Pologne puis la Turquie. Elles ont également trouvé la trace d’un retour sur le territoire belge le 9 février 2013. Le suspect avait bien été soigné dans un hôpital de la région après avoir été blessé à la jambe par un projectile. Une analyse de sa téléphonie a permis de démontrer qu’il était en contact avec des personnes connues des autorités pour des actes terroristes ou des personnes connues pour être radicalisées. La téléphonie a également montré qu’il ne se trouvait plus sur le territoire belge pendant la période suspecte. Il était également en contact avec une dame Néerlandaise connue des autorités pour avoir été radicalisée. Elle est d’ailleurs partie avec ses deux enfants en Syrie.
Adam Kagermanov a été auditionné. Il a démenti tous les faits mis à sa charge. Il a expliqué sa blessure à la jambe par un tir réalisé après une altercation lors d’un accident de roulage qui aurait eu lieu en Turquie… Contre toute attente, le juge d’instruction a décidé de le libérer.
Peu après, en 2017, une nouvelle information, émanant cette fois de la sûreté de l’État, a mis au jour un nouveau départ en Syrie. Cette fois, l’homme a été plus discret, il est parti en train. Depuis, il a disparu. Il serait décédé en Syrie, mais il n’y a pas de preuve officielle de son décès. Dans ces conditions, le parquet fédéral a demandé au tribunal de le condamner à 5 ans de prison ferme, d’appliquer une mesure de sécurité l’empêchant de bénéficier d’un sursis aux deux tiers de la peine, mais aussi de le déchoir de sa nationalité belge. Le tribunal rendra sa décision en juin prochain.