Le Centre familial, un soutien aux familles de la région verviétoise depuis 75 ans
L’ASBL d’aides à domicile a diversifié ses services les dernières années, mais son objectif reste le même: soulager les familles et aider les personnes en perte d’autonomie.
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Publié le 12-05-2023 à 07h00 - Mis à jour le 12-05-2023 à 09h39
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Kathelyne Mornard, vous dirigez le Centre familial de Verviers depuis 2021. Quand a-t-il vu le jour et pourquoi ?
C’est dans le contexte d’après-guerre que les services d’aide aux familles sont nés pour venir en aide aux femmes qui se retrouvaient seules, sans maris, avec des enfants. Au départ, les aides familiales partaient des journées, voire des semaines complètes, à la ferme. Elles logeaient sur place pour s’occuper des enfants, de la maison, pendant que la femme était aux champs et s’occupait de la ferme.
Le terme d’aide familiale est venu plus tard (NDLR: les services d’aide aux familles ont été reconnus par l’État en 1949). Maintenant elles ont des formations et un diplôme spécifique, n’importe qui ne peut pas se mettre comme aide familiale, c’est réglementé par l’AVIQ.
Le Centre familial a été créé à Verviers en 1947 par L. De Croy à l’initiative de la Jeunesse indépendante catholique. Aujourd’hui, nous sommes complètement neutres, on n’est pas rattachés à une mutuelle ou autre. Et on est passé en ASBL en 1959.
Comment les missions du centre ont-elles évolué depuis ?
À la base, c’était un service, uniquement d’aide familiale. L’ancien directeur a, par la suite, développé les services de garde et d’aide ménagère sociale, il y a six ans. Il s’agit bien d’aides ménagères à caractère social: ce ne sont pas des titres services. Elles ont aussi un rôle de prévention et d’écoute. Elles sont là pour soutenir les gens et revenir vers nous si la situation se dégrade et qu’il faut mettre en place des aides familiales. C’est vraiment un service complémentaire au service d’aide familiale.
Et puis, il y a la garde à domicile pour des malades, sur le moyen et le long terme. C’est souvent pour des personnes âgées que la famille ne souhaite pas mettre en maison de repos. Il s’agit d’assurer une présence au domicile et de s’occuper de la personne malade. Les gardes à domicile peuvent faire un petit repas, une petite vaisselle, mais elles ne vont pas commencer à faire des courses ou le ménage. Cela permet un moment de répit par exemple au conjoint.
Mais l’aide familiale reste notre plus gros service. On a actuellement six aides ménagères, six gardes à domicile et l’on est six au bureau alors que l’on est soixante travailleurs au total. Tout le reste ce sont des aides familiales. Elles peuvent nettoyer les pièces de vie, mais elles ne doivent pas faire que ça. Il y a du ménage, il y a du repassage, il y a des courses, la préparation d’un dîner, la toilette, l’accompagnement à des rendez-vous médicaux, le remplissage de documents administratifs… Elles peuvent faire un peu tout, elles s’adaptent à différentes réalités pour venir en support à la famille et la soulager. Ce sont des petits couteaux suisses !
À quelles problématiques le centre doit-il faire face actuellement ?
Depuis le Covid, on a perdu beaucoup de bénéficiaires, des gens qui ont arrêté par crainte d’avoir les aides familiales chez eux et qui n’ont pas repris. Puis, ce que l’on voit, c’est que les prestations sont de plus en plus courtes pour les aides familiales. Avant c’était régulier avec des journées complètes. Puis on est passé à quatre heures. Et maintenant, c’est souvent deux heures. Avec la crise énergétique, cela a encore diminué, certaines personnes qui prenaient une aide familiale deux, trois fois, semaine ne le font plus qu’une fois… Ce qui crée une surcharge pour le personnel. Elles courent de plus en plus d’une place à l’autre et des fois, la charge de travail n’est pas forcément moindre, donc il y a plus à faire en moins de temps. Elles ont aussi un gros rôle d’écoute et de présence. Avant, sur quatre heures, on faisait de nettoyage, des courses et on allait boire une tasse de café en ville. Maintenant, il y a de moins en moins de temps pour ça… Les gens sont plus dans l’optique: je paie, j’ai droit à, il faut rentabiliser la présence !