Christian Jacquemin : "Peut-être le dernier 1er mai à Verviers, la Ville nous met des bâtons dans les roues"
"Les rencontres du samedi (2/2)" : le président de la FGTB Verviers-Ostbelgien tiendra son discours du 1er mai lundi… "La Ville de Verviers nous met des bâtons dans les roues." Second et dernier volet de notre interview.
Publié le 29-04-2023 à 10h00
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Christian Jacquemin, la FGTB sera cour Fisher ce lundi de 12 à 18 h, pour son 1er mai…
Oui, on envisageait la place du Martyr mais les travaux ne sont pas terminés. C’est peut-être la dernière fois qu’on le fait sur Verviers. La Ville nous met des bâtons dans les roues. Avant, un certain nombre de trucs étaient gratuits, maintenant, il faut payer. D’accord, mais on ne sait pas nous apporter le matériel et on ne peut pas aller le chercher. Ça devient compliqué d’organiser un événement dans la ville de Verviers, alors on réfléchit à des communes voisines. La Ville démotive les associations et les organisateurs.
Quelles seront les thématiques de votre discours ?
Il y aura évidemment le conflit Delhaize et l’atteinte aux libertés syndicales.
La montée de l’extrême droite un peu partout, notamment dans notre pays et y compris dans l’arrondissement. Il y a un ras-le-bol général, avec une perte de repères suite à des discours nationalistes. C’est dû à ce qui se passe au gouvernement, ça met de l’huile sur le feu. On appellera le politique à descendre de sa tour d’ivoire, à avoir plus de respect et d’éthique.
On parlera du sort que réserve la Vivaldi aux syndicats et aux mutuelles via les coûts intermédiaires. Si on rabote les budgets, ça augmentera la pauvreté. On est déjà sous-financé par rapport à la Capac. Le PS a réussi à négocier une hausse des frais administratifs qui nous sont versés, mais ce ne sera pas assez.
Et il y aura les échéances de 2024 et les différents scrutins, y compris les élections sociales. On sera très attentif aux programmes des partis, au respect de ceux-ci, à la loi de 96, à la suppression du statut de cohabitant, à la fin des allocations de chômage après deux ans et à la transition climatique, environnementale et sociétale (on ne fera pas l’un sans l’autre).
L’an dernier, vous aviez insulté le président du MR, Georges-Louis Bouchez. Un regret ?
Absolument pas. Je regrette de lui avoir donné l’occasion de se mettre encore en avant dans les médias, mais je maintiens ce que j’ai dit alors qu’il venait de casser le cordon sanitaire envers l’extrême droite. Mais quand lui nous associe à la mafia, ça, ce n’est pas un problème…
La France se déchire sur la pension à 64 ans. Le débat d’un retour à 65 ans n’existe même plus en Belgique…
C’est passé crème, effectivement. Mais le souci reste entier. On n’a jamais vu un taux de gens en maladie aussi important que depuis qu’on a supprimé ces fins de carrière. On a pourtant entendu le PS dire que son cœur saignait… En France, ils ont un système avec des dérogations et c’est ça qu’ils ont augmenté de 62 à 64 ans. On n’a pas ce système et on sait qu’une réforme des pensions doit être discutée, mais le climat est chaud entre la fiscalité et les pensions. Le gouvernement a peut-être peur de sauter, mais le problème reste entier même s’il n’est plus autant d’actualité. On ne sait pas être sur tous les fronts… On restera attentif à la réforme des pensions même si un retour à 65 ans risque d’être compliqué. Sauf si une majorité progressiste se dessine au fédéral, mais ça ne risque pas d’arriver. Je ne pense pas qu’un parti en fera une condition pour monter au gouvernement.