L’application Token, créée par des élèves de St-Michel (Verviers), primée
Cinq élèves de 4e et 5e de l’institut Saint-Michel, à Verviers, ont été récompensés lors d’un hackathon, le week-end dernier. Le résultat d’une belle aventure humaine.
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Publié le 15-03-2023 à 17h25 - Mis à jour le 15-03-2023 à 17h37
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Ces 10, 11 et 12 mars dernier, Achille Puissant, Ali Koçak, Amaury Froidville, Benjamin Sporcq et Denis Perée ont participé, avec leur professeur d’informatique Steve Bonjean, au hackathon Citizens of Wallonia, à Charleroi, qui est le plus grand marathon de programmation de Wallonie (dont l’objectif est de réinventer la ville de demain).
Ces élèves en 4 et 5 secondaires de l’institut Saint-Michel, benjamins de l’événement, y ont défendu l’application Token, sur laquelle ils planchent depuis 2 ans. Et ils ont remporté le prix du meilleur projet étudiant.
Concrètement, Token a pour but de faciliter l’échange de services entre les ASBL et les particuliers. "C’est un service collaboratif qui met en avant les ASBL de la ville de Verviers pour leur permettre de montrer ce qu’elles font, résume Steve Bonjean. Le token est une monnaie virtuelle qui n’a aucune valeur monétaire. Un service rendu égale un token reçu. Il est également possible de le mettre en token suspendu, comme pour les cafés, et de permettre à quelqu’un qui n’a pas la possibilité de rendre un service d’en bénéficier. L’idée est de n’exclure personne."

Pour créer cette plateforme, les élèves de 16 ans sont allés à la rencontre d’ASBL locales pour en savoir plus sur leurs actions. Huit d’entre elles ont finalement accepté de figurer au sein de l’appli. Dans leur présentation de 4 minutes face au jury, l’équipe a aussi évoqué la situation connue lors des inondations de 2021.
"Des personnes pleines de bonnes intentions sont venues avec des vivres, des vêtements pour aider mais se sont présentées au mauvais endroit, au mauvais moment", rappelle le professeur. Ce qui avait engendré de la frustration et compliqué le travail de terrain. "L’application pourrait améliorer cela à l’avenir, avec de la communication immédiate et rapide."
Énormément de gens derrière eux
Durant ces deux années, les 5 étudiants et leur prof n’ont pas compté leurs heures. Vacances scolaires, soirées, week-ends… Ils se sont investis à fond. Ils ont également pu compter sur le soutien indéfectible de leur établissement, pour la fourniture de matériel entre autres, et des enseignants, qui leur ont donné de précieux conseils. "On nous a laissé énormément de libertés", confie Steve Bonjean. Les parents et familles étaient également derrière eux. "Toutes les étoiles étaient alignées. Il y avait vraiment une belle énergie. À Saint-Michel, on a eu le Covid, les inondations, l’absence de chauffage, le départ de beaucoup d’élèves… Notre école mérite aujourd’hui d’être mise en avant. C’est aussi la preuve qu’il y a de la vie à Verviers", estime-t-il.

48 heures sans dormir mais une entraide inoubliable
Si elle est ressortie épuisée de ce week-end au hackathon Citizens of Wallonia, l’équipe verviétoise se souviendra longtemps de l’ambiance qui régnait à Charleroi. "On avait des tentes en indoor, raconte Steve Bonjean. C’était très sympa. Nous les avions dirigées un peu comme des tipis autour d’un feu, avec les entrées qui donnaient les unes sur les autres. Mais honnêtement, dormir, ce ne fut pas vraiment envisageable pour nous." L’excitation était à son comble: 48 heures pour développer un prototype, c’est en effet un laps de temps très court. "Les élèves étaient extrêmement préparés. Mais je le leur ai dit à plusieurs reprises que participer à un tel événement était déjà exceptionnel en soi."
Le professeur d’informatique souligne aussi l’atmosphère bienveillante ressentie sur place: "On y a retrouvé un état d’esprit d’échange, de conseils… En réalité, personne n’est vraiment là pour battre personne. Les élèves sont notamment allés demander des avis à d’autres groupes participants (NDLR: composés d’étudiants en supérieur, de professionnels, d’entreprises…) . Sincèrement, tout cela n’est que du positif."

