Problématique du parking à Verviers: ce qu’on en pense à L’Avenir Verviers
N’est-il pas temps de stopper la nouvelle saga sur le parking (payant ou pas) ? Voici ce qui nous questionne et ce qu’on en pense, à L’Avenir Verviers.
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Publié le 24-02-2023 à 07h00
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Une nouvelle saga est en route depuis un mois à Verviers: celle sur les modalités avec lesquelles la Ville de Verviers va reprendre en main la gestion du stationnement public, à la mi-août, à la fin du contrat de 10 ans, avec la société privée Besix Park (devenue Indigo entre-temps).
Avec des divergences politiques et un grand écart entre le PTB qui réclame une gratuité totale et le collège communal PS-MR-Engagés-Nouveau Verviers qui avait initialement annoncé une extension de la zone payante par la voix de l’échevin MR Amaury Deltour, avant de le voir partir en déroute. Avec aussi des petits jeux politiciens qui se jouent en coulisses ou publiquement, le tout avec quand même un enjeu de crédibilité des élus, à un an et demi des prochaines élections communales.
Mais il en va surtout de la vie et de la qualité de vie de ceux qui fréquentent Verviers et pas uniquement son centre-ville.
Parmi les différentes pistes de solutions déjà évoquées – et peu importe qui les porte –, voici ce qui nous interroge et ce que nous en pensons, à la rédaction de L’Avenir-Le Jour Verviers.
Pourquoi étendre le parking payant ?
Alors que le contrôle des contrevenants par des agents d’une société privée a littéralement empoisonné la vie des usagers du centre-ville pendant 10 ans, pourquoi étendre encore plus la zone payante, sur le haut de Verviers-ville (la partie basse de l’avenue de Spa, et le haut de la chaussée de Heusy), dans une partie de Heusy (chaussée de Theux et partie haute de l’avenue de Spa), ainsi qu’en Hodimont ?
Pour contenter les commerçants du centre-ville, qui souhaitent que leurs confrères heusytois soient logés à la même enseigne ? Pour compenser le coût d’amortissement de l’achat (coûteux) de nouveaux horodateurs et éventuellement d’une scan-car qui sillonnerait les rues pour contrôler les véhicules en stationnement ? Selon nos informations, dans le plan initial présenté officiellement le mois dernier, l’extension de la zone payante était censée rapporter à elle seule 300 000 € par an (pour 800 000 € à la zone existante), soit quelque 1 000 € par jour ouvrable en tickets d’horodateur et en redevances infligées aux contrevenants…
Il nous semble que cela fait… beaucoup. Et le jeu en vaut-il vraiment la chandelle, en enquiquinant les Verviétois (et non-Verviétois) qui fréquentent encore les commerces, en ville ou pas ? Poser la question, c’est déjà y répondre, au moins en partie.
Le parking payant a-t-il encore du sens ?
Comme le rappelle Écolo dans sa proposition inscrite à l’ordre du jour du prochain conseil communal (mais, pour rappel, la majorité, du moins le cartel MR-Engagés-Nouveau Verviers, envisage de se débiner), la situation a fondamentalement changé par rapport à l’époque où, il y a 10 ans, il a été estimé opportun de gérer autrement le stationnement public (par une société privée). On n’en est plus à prévoir l’ouverture du complexe commercial City Mall, avec son parking souterrain et payant de 1 000 places, qui allait attirer des milliers et milliers de chalands en bord de Vesdre…
Qui, de nos jours en tout cas, peut affirmer sans faire sourire (au minimum) que le manque de places de parking disponibles est tel qu’il faut absolument assurer une plus grande rotation des voitures ? Comme s’il y avait une ruée vers le centre-ville et ses innombrables commerces, où on se marche sur les pieds ?
À quoi bon acheter des horodateurs s’il y a 2 heures gratuites ?
Les deux premières heures gratuites avant que ce soit payant ? C’est la formule proposée par Écolo et envisagée par le cartel MR-Engagés-Nouveau Verviers, qui fait cavalier seul sur ce dossier depuis l’accrochage avec son partenaire PS. Un cartel qui tente aussi peut-être de sauver la face de l’échevin de la Mobilité, Amaury Deltour (MR), dont le plan initial d’extension du stationnement réglementé (zone payante et zone bleue) s’est fait dézinguer.
Imaginons que les deux premières heures de stationnement soient gratuites (certains, au sein du cartel, préféreraient même 3 heures). À quoi bon installer des horodateurs (après les avoir achetés) du côté de la chaussée de Heusy, de l’avenue de Spa, par exemple ? Y a-t-il vraiment des magasins où les chalands passent plus de deux heures ?
Même en centre-ville, à quoi bon investir des cents et des mille (il s’agit ici d’une expression car, en l’espèce, ce serait plutôt des centaines de milliers d’euros) dans des nouveaux horodateurs qui ne rapporteraient qu’après deux heures d’emplettes ?
Le risque, que nous ne sommes évidemment pas à même de calculer, ne serait-il donc pas que le dispositif mis en place rapporte très peu, déduction faite des moyens financiers à déployer. Voire qu’il coûte plus cher que ce qu’il rapporte ? Cette éventualité conduirait à ce qu’un déficit soit à la charge de la Ville de Verviers… et donc du contribuable verviétois. Tout ça pour ça ?
Pourquoi pas une vaste zone bleue ?
Deux heures gratuites, c’est exactement le principe de la zone bleue, avec disque de stationnement, telle que réglementée par le code de la route. Et si un usager dépasse ce temps imparti, il y a la possibilité de lui infliger la redevance communale de stationnement, avec forfait pour la journée (actuellement fixé à 25 €). Ne serait-ce pas plus simple (pour l’usager) et moins onéreux (pas besoin d’horodateur) ? À une restriction près, néanmoins. Il est normalement interdit de "tourner son disque" et le code de la route prescrit que le véhicule en stationnement en zone bleue ne puisse rester sur le même emplacement que maximum 2 heures, il conviendrait de trouver une solution pour les personnes qui souhaitent passer plus de temps en ville, par exemple pour y casser la croûte ou qui y travaillent. La solution la plus évidente (mais il en existe peut-être d’autres) nous semble être le maintien (voire la multiplication) des parkings dits "postpay" (à barrière, avec payement à la sortie et possibilité d’abonnement), comme il en existe déjà deux en ville, dans la rue du Gymnase (à côté de l’athénée) et à l’arrière de la Lainière (entrée par le thier Mère Dieu).
Les riverains pourraient toujours se procurer une carte de stationnement (actuellement gratuite pour le 1er véhicule de la famille) et les personnes qui travaillent en zone bleue aussi (15 € par mois).
Voilà, ce n’est que notre humble avis, libre évidemment à chacun de se forger sa propre opinion.