Premier jour de grève aux Intermarché (ex-Carrefour) de Heusy et de Spa
Le mouvement de grève lancé ce 2 février 2023 est suivi dans les deux supermarchés de la région. Les travailleurs réclament des garanties.
Publié le 02-02-2023 à 12h06 - Mis à jour le 02-02-2023 à 13h39
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Il y a un mois, les supermarchés Carrefour (par Mestdagh) passaient sous l’enseigne Intermarché. Cette reprise suscite une vive grogne sociale en raison du basculement vers un modèle de franchisés (gérants indépendants), avec des conditions de travail revues à la baisse.
Le conseil d’entreprise extraordinaire de ce mercredi 1er février s’étant soldé par un échec, les syndicats ont appelé le personnel à faire grève. La centrale située à Gosselies a été bloquée le soir même. Ce jeudi matin, la CNE recensait 45 fermetures (sur les 86 magasins Mestdagh rachetés). Morgane Thomas, secrétaire régionale Setca Verviers, indiquait que le mouvement était bien suivi dans les deux supermarchés de la région verviétoise, à Heusy (Verviers) et à Spa. "Des piquets de grève ont été mis en place dès 6 heures du matin pour bloquer les camions de livraison et les différents travailleurs. Nous demandons depuis plusieurs mois des garanties pour les travailleurs et le conseil d’entreprise extraordinaire n’a pas été en mesure de donner des garanties. Il y a vraiment une crainte de voir se détricoter l’emploi des travailleurs, une fois que les supermarchés seront franchisés. Et on connaît les Intermarché, ils ont une multitude d’employeurs différents qui proposent des conditions de travail différentes. On sait qu’ils tournent avec beaucoup moins de personnes…"
À Heusy, la quinzaine de membres de personnel présents ce jeudi matin expliquait avoir attendu jusqu’à la dernière limite avant de lancer une action de grève, qui sera maintenue jusqu’à ce que la direction se remette autour de la table avec les syndicats. "Le mouvement se poursuivra jusqu’à ce que la direction se rende compte qu’il faut arrêter de traiter les gens comme du bétail. On attend du respect et des garanties écrites que nos conditions de travail ne changent pas, nos salaires, nos barèmes, notre ancienneté… On est complètement dans le flou, rien n’est sûr non plus pour ceux qui voudraient partir", expliquait cette employée, depuis vingt ans dans l’entreprise.
Les quelques clients qui se risquaient jusqu’aux portes closes étaient plutôt compréhensifs et encourageants. "Bravo, vous avez bien raison", s’en allait par exemple cette cliente, avant de rebrousser chemin. L’action de grève devrait se prolonger jusqu’à la fin de semaine, dimanche compris.