Verviers: pourquoi et comment Alexandre Loffet revient au PS et reste échevin
Échevin et bourgmestre faisant fonction de Verviers, Alexandre Loffet était sur un siège éjectable en vertu de l’accord de majorité de juin 2021. En le réintégrant dans ses rangs, le PS joue l’apaisement et l’intérêt général.
Publié le 12-01-2023 à 17h11 - Mis à jour le 12-01-2023 à 17h12
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Il n’y a pas eu de nouveau psychodrame voire de nouvelle implosion, au PS de Verviers. Comme c’était plus que pressenti, le 1er parti aux élections communales de 2018 a resserré les rangs… en y réintégrant un dissident. Pas la bourgmestre en titre, Muriel Targnion, qui avait été exclue par le parti au niveau "national" pour avoir participé à l’opération d’éviction (ratée) d’Hasan Aydin du collège communal. Mais néanmoins l’autre principal "banni", qui avait été dépouillé de la présidence de la fédération verviétoise du PS: Alexandre Loffet, échevin notamment des Finances – une compétence particulièrement complexe en cette période où la Ville de Verviers est de plus en plus désargentée – et aussi bourgmestre faisant fonction durant le congé de maladie de Muriel Targnion.
Réuni ce mercredi soir, le comité de l’Union socialiste communale (USC) a majoritairement voté, à main levée, en faveur de la proposition unanime du Bureau de l’USC de réintégrer Alexandre Loffet dans ses rangs. Par 24 voix contre 4 (dont celle d’Hasan Aydin, qui aurait pu être candidat si le PS avait eu à désigner un nouvel échevin) et 1 abstention.
Ce n’est pas un enthousiasme délirant qui a prévalu mais bien un pragmatisme autant à court terme qu’à moyen terme, en plus de "l’intérêt général" pour Verviers répété publiquement (lire ci-dessous).
Le PS a ainsi désamorcé la dernière petite grenade qui traînait de la saga politique née à l’été 2020 et aussi du dernier accord de coalition conclu, en juin 2021, avec le MR, le Nouveau Verviers, le cdH (devenu Les Engagés) et aussi avec ses "ex-camarades", exclus ou dissidents, Muriel Targnion, Alexandre Loffet et Laurie Maréchal.
Cet accord prévoyait que, 18 mois plus tard, le PS récupère un échevinat de plus. Celui toujours assumé par Alexandre Loffet, lequel aurait donc dû démissionner en ce mois de janvier 2023. Sauf que, entre-temps, les relations entre les socialistes et celui qui fait fonction de bourgmestre durant le congé de maladie de Muriel Targnion, se sont fort aplanies. Les uns et les autres sont redevenus mutuellement "fréquentables". En le réintégrant, le PS le maintient de facto comme échevin… et il ne doit pas lui trouver un remplaçant. Pour reprendre l’expression du leader socialiste verviétois Malik Ben Achour, "le PS a besoin d’Alexandre Loffet". Pour sa connaissance des dossiers et sa capacité de travail, qui ne posent guère question au sein du collège communal.
Et puis, ne pas le réintégrer et devoir pourvoir à son remplacement aurait risqué de rouvrir la boîte de Pandore. Qui comme nouvel échevin ? L’exercice aurait pu se révéler périlleux. Déjà amoindri depuis 2020, le PS pouvait-il se permettre une éventuelle nouvelle crise interne, de nouveaux déchirements, alors qu’on sent déjà poindre la prochaine échéance électorale de 2024 ? Les piliers socialistes ont estimé que non. Et puis, comme n’a pas manqué de le rappeler le président de l’USC, Pierre Demolin, ce mercredi soir en réunion de comité, Alexandre Loffet malgré tout ce qui est arrivé, "est toujours resté socialiste". Le voilà donc à nouveau membre du Parti socialiste.