Transports : le dépôt des bus TEC de Stembert complètement à l'arrêt, tous les chauffeurs en grève
Tous les chauffeurs du réseau TEC et de Keolis ont suivi le mouvement de grève nationale ce mercredi, aucun bus n’est sorti. Du côté de la gare, le traffic sur les rails était pertubé.
Publié le 09-11-2022 à 13h30 - Mis à jour le 09-11-2022 à 14h30
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"On n’a pas décidé de faire grève, il est logique et normal d’avoir une grève aujourd’hui. On est tous pareils, comme tous les Belges aujourd’hui le nez dans la merde avec l’augmentation des coûts de la vie et les salaires qui n’augmentent pas", explique Jean-Philippe Pomai, syndiqué CGSLB.
Ce mercredi matin, aucun bus n’a quitté le dépôt de Stembert. Quelques grévistes étaient présents dès 4 heures du matin afin de s’assurer que le mouvement était suivi mais les chauffeurs que nous avons rencontrés nous assurent que tout le monde a été solidaire, aucun ne s’est opposé, il n’y avait d’ailleurs pas de piquet de grève impressionnant du côté de Stembert.

"On se rend compte que le système est en train d’écraser les plus petits, il est en train d’oublier une bonne partie de la population. C’est pour ça aujourd’hui qu’on se bat, pour faire comprendre au gouvernement: attention vous nous oubliez ", complète Vincent Van der Weide, syndiqué CGSLB.
Ils expliquent que la grève nationale devrait, pour avoir encore plus de poids, s’étendre à toute l’Europe : "Ce n’est pas au niveau local qu’on doit le voir. C’est un combat qui se mène en Belgique et qui doit se mener au niveau européen", poursuit-il.
Aux plus sceptiques de leurs usagers, les chauffeurs du TEC qui ont rejoint la grève expliquent qu’un jour ne suffit peut-être pas mais "il faut bien commencer par un jour et faire comprendre au gouvernement que la pression peut monter rapidement."

Tous deux rappellent que les syndicats sont les représentants de la population, "on est les garants d’une classe moyenne aujourd’hui".
Les ouvriers sont le cœur et le poumon du système, "un moment, ils ne pourront plus travailler. Il n’y aura plus d’économie et là c’est la chute d’un système", alerte Jean-Philippe Pomai.
Les grévistes rencontrés comprennent le patronat mais les ouvriers sont acculés par l’augmentation des prix et c’est ça qu’ils dénoncent. "Les ouvriers sont doublement perdants", se désole Vincent Van der Weide. Le patronat peut répercuter le coût vers le bas, ce qui n’est pas le cas des ouvriers qui le subissent. "C’est le principe du parapluie où l’eau finit toujours par couler à côté et toujours sur les mêmes personnes. Nous, la base ouvrière, on ne les laissera pas faire."
La grève à un coût aussi pour les chauffeurs qui veulent que les négociations avancent rappellent-ils.
La gare de Verviers était déserte
Aucun train ne roulait ce mercredi à Verviers, les écrans étaient éteints et la gare fantôme. Le mouvement a été suivi sur les rails aussi.

Vers 7 heures, pas une âme ne semblait s’être perdue dans les couloirs de la gare de Verviers-Central. Juste une affiche annonçait que la salle d’attente serait fermée en raison de la grève nationale. Vers 7h30, les premiers voyageurs se sont présentés sur les quais nous expliquant que sur l’application, un train était annoncé vers 7h37. À 8 heures, aucun mouvement de machines n’avait été détecté.

À 8h22, un premier train est arrivé en gare lâchant les quelques voyageurs sur les quais et laissant embarquer d’autres. Les usagers rencontrés, des étudiants et des travailleurs, avaient un espoir : "Le mois dernier, il y avait eu une grève, le 19 octobre, je suis venu à la même heure et j’ai eu un bus donc je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen cette fois-ci aussi."
Une alternative, les taxis ?
En face de la gare, ce sont les chauffeurs de taxi qui ont été particulièrement sollicités entre 7 et 8 heures par des personnes démunies. "On a quasi eu le double de demandes à cette heure-là."

Mais vers 9h30, c’était de nouveau l’accalmie. "Nous, on dépend pas mal des commerces donc s’ils sont fermés, on n’aura pas beaucoup de travail aujourd’hui." Les chauffeurs de taxi ont expliqué qu’ils ne faisaient pas grève en solidarité avec leurs collègues qui travaillent afin d’éviter qu’ils soient débordés. Les clients qui se sont présentés à la centrale de taxi étaient principalement des usagers de transports en commun.