Verviers : le château Bettonville se transformera en pôle médical (photos et vidéo)
Racheté par l’investisseur anversois Filip Claessens, le château Bettonville, situé avenue Peltzer, va être rénové. Il aura pour vocation d’accueillir des professionnels de la médecine.
- Publié le 22-03-2022 à 08h00
Derrière les grilles et la végétation qui le cache de la rue, le château Bettonville a conservé sa superbe. Pas étonnant que l’Anversois Filip Claessens, à l’origine du projet commercial "La Ville dans la ville" rue du Collège et de l’achat de plusieurs bâtiments du centre, ait eu un coup de cœur pour les lieux. Ayant racheté l’édifice en décembre dernier à la société Di Matteo & Fils, l’investisseur, épaulé par son collaborateur Stéphane Gillet, a longuement réfléchi à la future affectation du site.
Vu la situation de celui-ci, à proximité directe du CHR Verviers et de son site de Peltzer,

et son histoire (il a longtemps hébergé l'école d'infirmières), ce fut une évidence: le château Bettonville doit garder une vocation médicale. "L'objectif de Filip est également de sauver ce patrimoine en le restaurant à l'identique", note Stéphane Gillet. Moulures, ferronneries, poignées d'époque cheminées, parquet, armoiries de la famille Bettonville… Un maximum d'éléments seront conservés.
Disposant d'une surface totale de 2 000 m2 et d'un parc boisé de 8 000 m2, le bien a été relativement bien conservé, malgré son inoccupation ces dernières années. "Dans un premier temps, on a réparé ce qui était réparable", poursuit-il. Les grands travaux, eux, auront lieu après. "L'idée est de rénover les lieux en une fois. Pour cela, on recherche donc des personnes qui pourraient s'intégrer dans ce projet, afin qu'on puisse le construire ensemble, explique Stéphane Gillet. Nous avons d'ailleurs déjà reçu quelques sollicitations. On aimerait pouvoir trouver un locataire par étage". Sachant que le château en possède trois, sans compter le sous-sol qui pourrait lui aussi être aménagé en bureaux.

Un lieu plus discret et moins austère
En intégrant ce bâtiment rempli d'histoire et majestueux, le futur pôle médical jouira d'une atmosphère moins aseptisée que dans les cabinets médicaux et cliniques classiques. "Au premier étage, on a la chance d'avoir un grand couloir qui donne accès à différentes petites cellules. Il pourrait tout à fait être un espace d'attente pour les patients. Je pense qu'aujourd'hui, on recherche davantage des espaces plus discrets et moins austères, qui ont une taille plus humaine."
Plus haut, une grande pièce sous les toits avec verrière, qui était autrefois la salle de sport de l’école, pourrait tout à fait devenir une salle de réunion.
Pour décompresser aussi
En ce sens, il est également prévu de créer, dans l'entrée, à côté du secrétariat, un espace où l'on peut se poser pour boire un café. "Ou grignoter un petit quelque chose", lance Stéphane Gillet. Dehors, la conciergerie, qui sera rénovée aussi, devrait également accueillir un commerce de type sandwicherie. "On espère que le château pourra être mis en service début de l'année prochaine".
En bref...
L’appel est lancé
Les personnes intéressées par ces espaces dédiés au secteur médical peuvent dès à présent prendre contact avec la société Verviers 2.0 via l'adresse mail adgsa.info@gmail.com ou en téléphonant au 0465 22 86 84. "Les premiers arrivés seront les premiers servis", indique Stéphane Gillet.
Le parc sera aussi rénové
L'extérieur du château Bettonville pourra lui aussi bénéficier d'une seconde jeunesse. "On va redonner leur taille sanitaire aux arbres. À l'avant, les grilles vont également être repeintes. Les épicéas, eux, vont tomber tandis que la haie d'ifs, considérée comme exceptionnelle, va être retaillée". L'objectif est également de redonner de la visibilité à ce patrimoine. "Les places de parking en épi vont être redressées et déplacées vers le côté Est du château", précise-t-il. Une quarantaine de places devrait ainsi voir le jour. La véranda, ajoutée dans les années 80, devrait, pour sa part, disparaître. "Il y avait auparavant une balustrade qui habillait cette terrasse. En fouillant dans le jardin, on a retrouvé une partie de celle-ci. On espère retrouver les autres morceaux et pouvoir la replacer".
Des traces du passé
Parmi les éléments patrimoniaux que l’équipe souhaite à tout prix conserver, on retrouve notamment les radiateurs d’époque, l’armoirie de la famille Bettonville et les nombreux trompe-l’œil. Derrière des portes ou des miroirs se cachent par exemple des petits rangements secrets.
Une expo bientôt
Pour faire visiter les lieux aux Verviétois avant de débuter le chantier, une exposition sur l’architecte Charles Thirion sera organisée au château, en collaboration, entre autres, avec la Ville de Verviers. Elle devrait voir le jour avant l’été.

Le château Bettonville a été construit en 1905 à la demande de l’industriel lainier verviétois Clément Bettonville. C’est l’architecte Charles Thirion qui a été mandaté pour cette réalisation dans le quartier des Boulevards alors en plein essor.
On lui doit de nombreux bâtiments, tels que le Grand-Théâtre, l’église Sainte-Julienne (dont Clément Bettonville fut le président de la fabrique) ou encore la banque du Crédit anversois, dans le centre. Il a également dessiné les plans de la gare de Verviers, qui fut réalisée de 1912 à 1914 avec la collaboration de l’ingénieur Émile Burguet et de son fils Carlos Thirion.
Oscillant entre art nouveau et style néoclassique, le château se tient au niveau de l’intersection entre l’avenue Peltzer et la rue de Louvain. Celui-ci n’était pas le seul bien des Bettonville. En effet, la famille possédait également une villa du côté de Lambermont et une usine devenue fabrique de draps, installée rue de la Chapelle, dans le quartier de Hodimont. Un édifice en "U" qui deviendra des années plus tard, dès 1999, le Centre touristique de la laine et de la mode. Le site est aujourd’hui classé.
Le château Bettonville a, quant à lui, accueilli durant plusieurs années l’école d’infirmières du CPAS de Verviers initialement basée dans la rue des Écoles et devenue alors lycée pour filles. L’école d’infirmières de la Province de Liège a ensuite occupé l’immeuble jusqu’en 2015, avant de prendre la direction des nouvelles infrastructures créées du côté de la rue aux Laines.