Verviers, 1942: une vague d’attentats contre l’occupant allemand
En 1942, plusieurs attentats visant l’occupant allemand sont perpétrés dans la région de Verviers. Dont un contre un cinéma.
Publié le 26-02-2022 à 12h28
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Le 7 avril 1942, une bombe explose dans l'entrée du cinéma Coliséum, rue Xhavée à Verviers. Il est environ 21h45, un film est en projection. Il s'agit du "Croiseur Sébastopol", un film allemand de propagande antisoviétique réalisé par Karl Anton en 1937. Il met en scène la prise de Sébastopol par les révolutionnaires russes en 1917, se terminant dans un bain de sang.
Ce film se voulait être une réponse au film muet de Sergueï Eisenstein, "Le cuirassé Potemkine", sorti en 1925, qui racontait la révolte des marins en 1905. Considéré comme un des plus grands films de propagande et longtemps interdit en Occident pour incitation à la violence de classe, il exposait les clivages et les inégalités de la société russe, prémices de la révolution d'octobre 1917. Le film allemand, lui, voulait montrer la brutalité du système soviétique, menace directe de l'Allemagne nazie.
Des dégâts mais pas de blessé
La panique gagne les spectateurs, mais aucun blessé n’est à déplorer. Quelques dégâts, assez mineurs, sont recensés: un trou dans le sol du cinéma, et quelques vitres qui ont volé en éclats.
Les autorités allemandes descendent rapidement sur les lieux, tout comme la police locale et la gendarmerie, pour mener l’enquête. En 1942, plusieurs attentats de ce genre ont lieu à Verviers et dans la région. Les procès-verbaux de ces événements rédigés par la gendarmerie sont envoyés à la Police générale du Royaume. Cet organe est dirigé par Emiel Van Coppenolle, un homme proche de l’Ordre nouveau et partisan d’une centralisation des services de police.
