Églises sinistrées : Moins touchée, l’église St-Remacle souffre aussi
Église décanale, Saint-Remacle n’a recueilli "que" 25 cm d’eau en juillet. Mais d’autres dégâts insoupçonnés apparaissent.
Publié le 18-02-2022 à 20h30
Contrairement à d'autres édifices religieux verviétois, l'église Saint-Remacle, aux portes du quartier de Prés-Javais, n'a pas été complètement dévastée par les eaux. "Les dégâts y sont un peu moins importants qu'à Notre-Dame des Récollets, note Melchior Wathelet. C'est sans doute dû à sa distance par rapport à la rivière."
Au lendemain des inondations, le comité culturel Saint-Remacle et les membres du conseil de fabrique s'étaient activés pour nettoyer le sol et les boiseries classées. Les bancs et les confessionnaux ont notamment été considérablement abîmés. "En dessous des menuiseries, il n'y avait pas de pavés, explique Roger Schene, le président de la fabrique d'église Saint-Remacle. On y retrouve de la terre battue ou des briques. Et celles-ci ont fait office de véritables éponges avec l'eau."
Les pavés ont également bougé. "Ce n'était pas visible tout de suite après les inondations mais les eaux ont raviné le sous-sol." À plusieurs endroits, les carreaux ne sont plus droits et s'affaissent.
Le chauffage, qui se fait par soufflerie, est également hors d'usage. "Les canalisations ont servi d'entonnoirs", note-t-il. Par chance, les nombreux ornements et objets de patrimoine qu'abrite l'église Saint-Remacle ont pu être sauvés. "Ils ont été évacués afin de pouvoir sécher." Car l'humidité, sur place, est encore bien présente. En témoignent les traces qui rejaillissent des dalles, pourtant nettoyées à plusieurs reprises.
Comme pour l'église Notre-Dame des Récollets et la chapelle Saint-Lambert, "l'état des pertes au niveau du bâtiment et du contenu n'ont pas encore pu être fixées". Mais les montants s'avéreront colossaux. Les deux fabriques d'église en sont conscientes, une réflexion profonde va devoir être menée. "Nous voulons réparer ces églises, ce patrimoine qui appartient à toute la communauté, en tenant compte de ce qu'on veut en faire pour l'avenir", clament les deux présidents.
Face à la diminution constante du nombre de fidèles, les églises pourraient par exemple diversifier leurs missions, en intensifiant leur programmation culturelle ou en se muant en lieu d'étude pour les jeunes du quartier. "Tout en respectant le lieu", indique Damien Devos, membre des deux fabriques d'église. "La réflexion est en tout cas engagée et elle prendra un certain temps", estime Melchior Wathelet.