Écoles communales sinistrées à Verviers : le "help" de la Ville aux ministres (vidéo)
C’est une chasse aux aides financières que mène la Ville de Verviers pour sa reconstruction. Focus ce vendredi sur les écoles inondées avec une nouvelle visite ministérielle, six mois après le chaos.
Publié le 28-01-2022 à 15h58
"Chaque euro compte. Plus on aura d'aides, plus on pourra continuer le programme d'investissement. Parce qu'on a l'ambition de continuer à investir dans nos villages, places, égouts, voiries. Un euro investi dans les inondations est un euro qu'on ne pourra pas investir dans un autre projet", expose Maxime Degey (MR), l'échevin des Travaux de la Ville de Verviers, à l'initiative de la visite ministérielle organisée ce vendredi matin.
Aux alentours de 9 heures, Pierre-Yves Jeholet (MR) – ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles – et Frédéric Daerden (PS) – vice-président et ministre du Budget, de la Fonction publique, de l'Égalité des chances et de la tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement – ont été invités à réaliser une nouvelle visite des établissements communaux sinistrés pour leur faire "prendre conscience" de la nécessité d'une aide financière afin que "Verviers puisse se relever des inondations". Un tour d'horizon "qui permet de rappeler les conséquences dramatiques que les événements d'il y a six mois ont eues, notamment sur les écoles puisqu'ici c'est le focus que nous proposons".
L'occasion pour la délégation verviétoise présente sur place – directeurs des écoles concernées, services techniques de la Ville, bourgmestre (Muriel Targnion), échevins (Sophie Lambert, Antoine Lukoki) et députés-conseillers communaux (Malik Ben Achour et Stéphanie Cortisse) – de présenter la politique de reconstruction au niveau de pouvoir supérieur en vue de décrocher des aides (lire ci-contre les projets et les besoins des établissements en question).
Des écoles adaptées à leur temps
"Nous avons un programme ambitieux de réhabilitation des écoles et nous avons voulu le montrer (aux ministres) à travers la présentation de nos projets d'écoles résilientes", commente l'échevin lors de la visite. Des écoles que la Ville veut adaptées à leur époque, qui permettront des économies d'énergie et "des établissements plus intelligents en termes de circulation. Par exemple, à l'école de l'Est, il n'y a pas de toilette au premier étage. Des écoles modernes du XXIe siècle".
Si les ministres ont évidemment été sensibles aux dégâts qui laissent toujours pantois même une demi-année plus tard (parquet soulevé, gravats, traces diverses), aucune promesse d'aide n'a pu être à ce stade formulée. "On rentre des dossiers mais aucune décision n'a encore été prise", commente Maxime Degey. Pierre-Yves Jeholet et Frédéric Daerden ont toutefois manifesté une réelle volonté d'aider "mais ne croyez pas que nous sommes riches ", ont-ils tout de même lancé, reconnaissant le caractère "particulier et urgent" de la situation verviétoise. "Cela ne doit pas être un dossier d'école comme un autre", ajoute Pierre-Yves Jeholet. "Mais on doit répondre à des critères très stricts. Le degré de maturation du projet m'inquiète un peu, cela ne sera pas si évident."
Si cela ne passe pas au niveau du Plan national pour la reprise et la résilience (la Fédération Wallonie-Bruxelles a lancé, le 1er octobre dernier, un vaste plan qui permettra d'investir 400 millions d'euros supplémentaires dans les bâtiments scolaires), les ministres se sont dits confiants dans la possibilité de décrocher d'autres subsidiations. "Si vous n'êtes pas repris, on ne sait jamais, le dossier ne doit pas être mis à la poubelle. Une partie peut être cherchée ailleurs pour des compléments aux interventions des assurances", indique Frédéric Daerden. Maxime Degey rappelant par ailleurs la "capacité d'emprunt quasi nulle" de la Ville de Verviers.
À la visite s’est succédé une réunion de travail à l’hôtel de ville entre les ministres, les représentants politiques et les services techniques afin de prendre acte des différents projets. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts.
Les trois gros chantiers
1. L'École d'EnsivalComme annoncé dans notre édition du 22 octobre dernier, l'école communale d'Ensival sera démolie et reconstruite dans le même quartier avec "un espace extérieur généreux qu'on pourra végétaliser", détaille Valérie Biermans, architecte au service projets de la Ville. Un bâtiment performant d'un point de vue énergétique avec des matériaux durables, "c'est le moment ou jamais de faire une école exemplaire". La Ville a lancé un marché d'auteur de projet et le bureau vient d'être désigné fin décembre (sans pour autant souhaiter en communiquer le nom à ce stade). Florence Rittweger, directrice du département technique de la Ville, a présenté lors de la visite la maquette du projet "qui devra évoluer" avec une école qui concentre ses classes au premier étage en cas de nouvelle crue. Un projet à un peu plus de 9 millions d'euros dont 1,2 million d'euros serait issu des assurances. Cinq autres millions seront repris dans le Plan national pour la reprise et la résilience (PRR) et Verviers demande à la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) 3,5 millions d'euros supplémentaires.
2. Le Conservatoire Si l'impact des inondations sur l'institution est comparativement beaucoup moins conséquent qu'aux écoles d'Ensival et de l'Est, le conservatoire sollicite à la FWB une aide de 7 millions d'euros pour remplacer et isoler sa toiture existante, rénover les bâtiments existants et construire une extension. Bernard Lange, le directeur, a rappelé que "l'école a 150 ans en 2023, elle a l'âge du théâtre. Les inondations remettent au-dessus de la pile l'extrême fragilité du bâtiment" qui accueille 1 800 élèves.
3. L'école de l'Est Troisième demande aux ministres, celle de financer à hauteur de 800 000 euros la rénovation de l'école de l'Est. L'idée n'étant pas ici de démolir mais bien de remettre en état les locaux endommagés et d'optimiser le bâtiment énergiquement, dans son accessibilité et sa connectivité. Une école qui vit encore des moments difficiles, "au moins, on n'a plus froid", indique la directrice Laurence Breuer, mais "on n'a pas d'eau".