Un ouf de soulagement: il n’y aura pas de prison à côté de l’école de la Providence à Hodimont (vidéo)
L’école de la Providence et les habitants du quartier de Hodimont ont fêté la fin du projet de la maison de détention rue des Foxhalles.
Publié le 24-01-2022 à 17h06
"Je suis rassuré" a crié Mohammed devant tous ses camarades réunis dans la cour de récréation de son établissement scolaire ce lundi. Il fréquente l'école de la Providence depuis neuf ans. "Je suis heureux d'être scolarisé dans cette école. Les enseignants sont gentils et soucieux, même s'ils sont parfois un peu sévères. Depuis plusieurs semaines, on entendait nos parents, nos voisins et nos amis parler de leurs craintes de voir cette maison de détention arriver. Aujourd'hui, j'ai envie de dire un grand merci à tous ceux qui se sont mobilisés contre ce projet."
Il n'est pas le seul à avoir pris la parole ce lundi après-midi et à avoir dit "merci". C'était d'ailleurs l'objectif de cette manifestation. Prévue initialement pour s'opposer une nouvelle fois au projet de maison de détention rue des Foxhalles, les organisateurs ont changé leur fusil d'épaule en apprenant la bonne nouvelle ce week-end, l'abandon du projet à Hodimont (voir notre édition de ce lundi 24 janvier). "Nous estimons que nous avons travaillé énormément contre ce projet. Tout le quartier s'est mobilisé et ici, c'était l'occasion de remercier tout le monde. Cette manifestation a pris une autre tournure puisqu'au départ, on était là pour exprimer notre mécontentement. Finalement, on remercie ceux qui se sont mobilisés pour nous ", explique Marie-Jeanne Beckers, présidente du PO de l'école de la Providence.
Les 400 enfants de maternelle et de primaire étaient ainsi réunis dans la cour de récréation. Autour d’eux, une soixantaine de parents et habitants du quartier brandissaient des pancartes. Sur les affiches, les slogans avaient un autre ton. À côté des "Pas de délinquants près de nos enfants" et des "Stop, pas de prison à Hodimont", on pouvait surtout lire "Hodimont, merci" ou encore "Institutrice heureuse".
Le président du comité de quartier, Louis Jacquemin, a conclu la manifestation vers 14 h 30: "Hodimont restera un des quartiers les plus vivants de Wallonie. On aura su se faire entendre". Il a ensuite invité tous les participants à crier les derniers "merci, merci, merci ". Et ces mots ont finalement raisonné bien au-delà des murs de l'école.

"Nous sommes libérés de ce poids qui pesait sur nos têtes. C'est un vrai soulagement, on n'y croyait pas quand on l'a appris, c'est tellement énorme. Tout le monde s'est mobilisé contre ce projet. Dans le quartier, on ne se connaissait pas vraiment, mais finalement, on a tous relevé nos manches et on est sorti de notre zone de confort. Pendant six semaines, on s'est rencontré tous les dimanches et tous les jours on a discuté sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas un jour où on n'a pas échangé. On a jamais cessé de travailler, est ça a payé."

Quand on a appris l'existence de ce projet grâce à la presse, on s'est immédiatement mobilisé. Toute l'école était au taquet dès les premiers jours. On a envoyé des courriers, lancé une pétition… Ces dernières semaines on a vu le combat d'une école mais aussi de tout un quartier et du tissu associatif qu'il y a ici. Le combat a été dur mais franchement, on ne pensait pas du tout que ça allait se régler aussi rapidement. On s'attendait à aller devant le Conseil d'État. Finalement, tout est bien qui finit bien. On est récompensé de tous nos efforts."