Reprocover: une entreprise qui recycle le plastique
Le ministre de la Mobilité a découvert cette entreprise, spécialisée dans le recyclage de plastique.
Publié le 16-08-2021 à 16h02
Il y a quelques semaines, sans réellement y croire, le directeur de Reprocover, Charles Göbels, a envoyé une invitation au ministre de la Mobilité via linkedIn. Ce lundi, Geogres Gilkinet a fait le déplacement jusqu’à Verviers, histoire de découvrir ce qui se cache derrière cette entreprise familiale. On y parle de recyclage, de chemins de fer et d’économie circulaire: la curiosité est piquée.
Cette entreprise, rachetée il y a trois ans par la société Simonis, spécialisée dans le recyclage du caoutchouc, mise sur les plastiques thermodurcissables, une matière non revalorisée jusqu'à présent. «Il s'agit de plastique très résistant, qui ne fond pas et qui n'était donc pas recyclé», explique Charles Göbels.
Des déchets de production
Reprocover s'attaque à ces plastiques, en récupérant des boules de billard, des prises, des compteurs électriques ou encore des tableaux de bord des voitures. « On reprend essentiellement les déchets de productions, précise Vincent Göbel, directeur de la société Simonis. On aimerait récupérer les déchets en fin de vie mais c'est plus compliqué. Les déchets de production sont déjà nombreux alors on a de quoi faire. Pour les boules de billards par exemple, il y a entre 100 et 150 tonnes de boules ratées chaque année. »
Une fois ces déchets broyés, ils sont mélangés avec des liants et transformés en différents produits. Aujourd’hui, il y a une trentaine de moules qui peuvent revaloriser ces déchets. Ils en font des gouttières pour les câbles des chemins de fer, des passages à niveaux mais aussi des poubelles ou des bacs à fleurs.
La difficulté des marchés
Si la matière à recycler ne manque pas, c'est principalement au niveau des commandes que ça coince. Les gros marchés sont bien souvent compliqués à obtenir. «On propose un produit qui est plus cher que le béton, mais moins cher au placement. Il a aussi beaucoup d'avantages puisqu'il est plus léger, résistant au feu et drainant notamment. Cependant, on est les seuls à revaloriser ces déchets, ce qui fait qu'on doit convaincre», précise Charles Göbels, qui aimerait voir une clause favorisant l'économie circulaire dans les marchés publics, d'où l'invitation ce lundi. « Je ne décide pas des marchés mais on négocie actuellement le contrat de gestion avec Infrabel. Il faudra introduire des cases pour les innovations et les impacts environnementaux dans les marchés publics. C'est un produit peut-être plus cher, mais ça a du sens d'investir. Je suis ravi de ma visite. J'ai découvert une entreprise qui travaille avec les déchets d'autres entreprises et qui est dans une logique d'économie circulaire. C'est le type d'économie qu'on doit soutenir pour l'avenir», a noté le ministre à la fin de sa visite. Durant le mois de septembre, une nouvelle rencontre est prévue avec Benoît Gilson, administrateur délégué d'Infrabel.

marchés ou de projets pilotes.
L'entreprise envisage également de lancer des nouveaux projets, en recyclant d'autres déchets, les pales des éoliennes notamment. «C'est une matière qui est très difficile à revaloriser, étant extrêmement dure. On a déjà cassé plusieurs machines en essayant. On réfléchit à une revalorisation différente, en ne recyclant que les petits morceaux et en utilisant les plus grands différemment, pour faire des abris pour les vélos par exemple.»
Depuis le mois de mai dernier, Reprocover revalorise également ses poussières grâce à une entrepreneuse liégeoise. Marlyne Matheis a lancé sa marque de décoration éco-friendly, Mayeko Design. «J'étais dans une démarche éco-responsable en lançant mon entreprise. J'ai rencontré Charles Göbels et je lui ai demandé s'il voulait reprendre mes déchets de production, je créais alors des objets en résine. Il m'a proposé de faire l'inverse. Je récupère donc ses déchets de recyclage et grâce à cette poussière, je fabrique différents objets, comme des boîtes à bijoux, des sous-verre ou des porte-savons par exemple », précise la jeune entrepreneuse, qui vend près de 130 articles sur son site de vente en ligne.