«Stabilité, sérénité et cohésion»
Suite de l’interview d’Alain Barbier, chef de corps, sur sa politique en matière de ressources humaines.
Publié le 10-06-2021 à 06h00
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Alain Barbier, la zone de police Vesdre (Verviers-Dison-Pepinster), c’est 266 employés. En matière de ressources humaines, quelle sera votre ligne de conduite?
Quand j’ai eu l’information officielle que j’allais entrer en fonction et que le document allait être signé par le roi Philippe, j’ai envoyé une courte vidéo à tous les membres de la zone pour me présenter et m’engager à les rencontrer tous, individuellement.
C’est un énorme effort peut-être mais avec les périodes qu’ils ont vécues, tant de par la situation extérieure (terrorisme, Covid, «police bashing»…) qu’en interne avec l’instabilité de la zone, je trouvais que c’était a minima ce que je devais faire. Je n’allais pas rencontrer les 80 000 habitants de la zone mais, par contre, tous ceux qui exécutent les missions, je voulais les rencontrer. Ça me permet aussi de connaître et ressentir ce qui se passe à la base. C’est beaucoup de travail mais c’est très enrichissant. Ce sont des entretiens de 15 à 40 minutes et j’ai plutôt un bon retour.
Je me sens aussi soutenu dans ma prise de fonction par beaucoup de personnes, tant chaussée de Heusy que dans les maisons de police. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour remercier Philippe Thurion d’avoir fait l’intérim parce qu’être intérimaire, quand on a été formé pour diriger et prendre des décisions, ce n’est pas évident parce qu’il ne peut pas les prendre ces décisions justement. Dès qu’il a su que le poste allait m’être octroyé, il a directement pris contact pour échanger avec moi.
Les policiers de la zone ont parfois connu par le passé des périodes de turbulences entre pression, surmenage et parfois harcèlement. Le temps est aujourd’hui à la stabilité et la sérénité?
Stabilité, sérénité et cohésion. Mon motto pour les 5 années à venir, c'est aussi d'instaurer une culture du feed-back constructif. Ça paraît simple mais qui le donne vraiment? Il faut que chacun sache qu'il peut venir vers moi, que chacun dise ce qu'il pense, ce qu'il a sur le cœur. J'entends des policiers dire que certains comportements d'autres collègues sont «bof bof» mais en parlent-ils entre eux justement? Comment les personnes peuvent-elles s'améliorer si elles ne sont pas au courant? La confiance doit donc s'installer comme ça aussi. Je dois me sentir en confiance de donner ou recevoir un feed-back.
Le message que vous voulez faire passer à toute votre équipe, quel est-il?
Seul on va très vite, mais, ensemble, on va plus loin.