Verviers: première démission dans l'équipe cdH
Première démission au sein de l’équipe cdH verviétoise : celle de Luc Joris. Motif : pas d’accord avec les choix de son parti, notamment sur la diversité et le MR. "Nous aurons au final non pas le Collège de la ville de Verviers mais le Collège d'Heusy à Verviers".
Publié le 26-11-2012 à 07h54
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Démission. C’est la réponse qu’apporte aujourd’hui Luc Joris face aux choix de son parti par rapport au sujet sensible qu’est l’intégration en bords de Vesdre. Jeudi 22 novembre, il a remis, dans les mains de Marc Gilson, le président de la section locale du cdH de Verviers, sa démission en sa qualité de conseiller communal suppléant du cdH, ainsi qu’au comité de la section locale de Verviers. Stembertois et syndicaliste à la CSC – il est le président de la délégation CSC à la SWDE (Société Wallonne des Eaux) -, Luc Joris ne voulait pas apparaître, auprès des 360 personnes qui ont voté pour lui, comme quelqu’un qui n’allait pas au bout de ses engagements.
Concrètement, que reproche-t-il à son parti ?
«Je ne peux souscrire aux décisions et à l’orientation de mon parti, dans le cadre de la nouvelle majorité cdH-MR, explique-t-il. Celles-ci ne sont plus en phase avec mes convictions de démocrate humaniste, ni envers les engagements que j’ai pris envers les citoyens verviétois. Le MR a fait une campagne nauséabonde et sa victoire est à présent cautionnée par le cdH, mon parti. Ce qui m’est insupportable et ce qui devrait l’être aussi à tout démocrate humaniste»
Et il précise: «Si la jeunesse est l’avenir de la société, cette jeunesse est multiculturelle et la diversité est l’enjeu fondamental dans la gestion des relations entre les Vervietois. En ce sens, amener la dualisation de la ville au cœur même du conseil communal n’est pas la solution. Nous aurons au final non pas le Collège de la ville de Verviers mais le Collège d’Heusy à Verviers.»
Revenant encore sur: «Mon parti a aussi fait le choix soit d’exclure, soit d’écarter nos candidats de la diversité ; après les avoir utilisés comme attrape voix. Dans le processus d’intégration, il est pourtant indispensable que tous les citoyens, de toutes origines, puissent avoir leurs représentants au sein des instances démocratiques qui régissent notre vie en société. Sans quoi, les risques de replis communautaires seront rapidement amplifiés.»
Sans être entendu au cdH ?
«J’ai fait part de ces arguments à notre Comité local cdH de Verviers, sans être entendu. Depuis le scrutin, nos responsables n’ont pas cru bon de solliciter l’approbation de ce Comité quant aux décisions et orientations prises pour la constitution de la nouvelle majorité. J’espère que ma décision résonnera comme un signal d’alarme. Et que l’avenir ne me donnera pas raison.»
Concluant par: «Si la nouvelle majorité cdH-MR ne pourra être jugée que sur les actes qu’elle posera, je constate qu’au sein même du cdH verviétois, les conservateurs ont repris la main sur les acteurs de progrès.»
+ Les autres critiques de Luc Joris et la réponse de son leader Marc Elsen sont à lire dans l'Avenir Verviers de ce lundi 26 novembre ou sur le support numérique payant.