Ces Flamands qui aident les Wallons sinistrés
À Turnhout, une ASBL locale a mis sur pied un projet de grande envergure pour rebâtir Prayon en un an. L’idée, «créer un échiquier de solidarité nationale».
Publié le 24-09-2021 à 18h53
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Deux mois après les inondations qui ont touché la Wallonie, les dégâts sont toujours visibles là où l’eau est passée. En bord de Vesdre, Trooz n’a pas été épargnée. Les images sinistres de la vallée inondée avaient choqué partout, y compris en Flandre. À l’abri de certaines ambitions séparatistes, un élan solidaire s’est formé à Turnhout, à l’initiative de bénévoles et de professionnels de la région.
Inge Jansen, la coordinatrice de l'ASBL «1000 Handen», justifie la nécessité de la démarche. «De Flandre ou de Wallonie, ces événements nous ont tous choqués. Peu importe la région, tout ça s'est passé près de chez nous», explique la coordinatrice.
Après les inondations, Inge a rapidement saisi l'ampleur des dégâts et l'urgence de la situation. «Certaines familles vivent avec une seule prise d'électricité et toujours pas de chauffage. Envoyer des vivres et des bénévoles, c'était nécessaire, mais aujourd'hui ce n'est plus suffisant.»
Une année pour reconstruire Prayon
En contactant plusieurs entreprises de Campine, l’ASBL a rapidement pu récolter des fonds et mettre sur un pied un projet de grande envergure pour les sinistrés. Nommé «1 dag, 1 jaar, 1000 handen», le projet consiste à mobiliser les professionnels et les bénévoles de la région de Turnhout pour reconstruire en une année une petite zone ciblée, ici le village de Prayon.
Le modèle se veut transposable
Luk Vanhout, architecte dans un cabinet de Turnhout, n'a pas hésité une seconde quand Inge l'a contacté. «Si mon expertise professionnelle peut aider, c'est le minimum que je puisse faire», assure l'architecte.
En une année, à partir du 16 octobre prochain, l'ASBL prévoit la reconstruction du hall sportif de Prayon pour permettre aux habitants de se rassembler. Du matériel informatique y sera disponible pour faciliter les démarches des sinistrés. Les bâtiments administratifs, les abords de la Vesdre, l'Église et les habitations les plus touchées seront ensuite rénovés. «Trooz se compose de six zones touchées. Turnhout a opté pour le village de Prayon, qui est coincée entre d'autres communes qui demandaient plus d'attention, témoigne Luk Vanhout. Mais notre espoir est que d'autres communes flamandes suivent notre modèle en choisissant d'autres secteurs, ce qui créerait un échiquier de solidarité nationale.» À ce jour, trois autres communes de Campine se sont manifestées et devraient prochainement emboîter le pas.