Matthieu Daele (Écolo) : « Ce sera Theux ou rien » en 2024
C’est officiel, le Theutois Matthieu Daele (Écolo) ne siégera plus comme député lors de la prochaine mandature, en 2024. Il souhaite revenir à sa profession d’assistant social et être disponible à 100% pour sa commune.
Publié le 18-01-2023 à 16h29 - Mis à jour le 18-01-2023 à 16h32
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Matthieu Daele, après trois législatures, vous avez annoncé sur le plateau de nos confrères de Vedia que vous ne vous représenterez ni aux élections régionales, ni aux élections fédérales, ni aux élections européennes. Pourquoi ce choix ?
Cela fera 15 ans aux prochaines élections que je suis dans un poste de député. De manière générale, j’ai la conviction qu’il ne faut pas s’éterniser dans un mandat. Le renouvellement politique est quelque chose de sain, de positif. Je pourrais demander à mon parti s’il estime qu’il faut que je rempile ou non. Mais, de manière personnelle, j’ai ce besoin aussi de pouvoir faire autre chose. J’ai été élu à 28 ans, en étant le premier surpris. Faire de la politique n’était pas un plan de carrière. C’est cela aussi qui me permet de prendre la fonction politique avec beaucoup de recul. Ce n’est pas quelque chose de nécessaire. Je n’ai pas besoin d’un mandat pour me sentir bien dans ma vie. Par contre, j’ai besoin de retourner vers plus de terrain. Je suis assistant social de formation.
J’ai travaillé comme assistant social en PMS dans des écoles de Verviers et c’est quelque chose qui me manque aujourd’hui. À côté de mon mandat, j’ai également des engagements citoyens. Je suis notamment tuteur pour mineurs étrangers non accompagnés. Pour certains jeunes mineurs qui sont sur le territoire belge sans leurs parents, il faut qu’une personne exerce l’autorité parentale. C’est ce que je fais. Ce suivi administratif et social me reconvainc que j’ai envie de refaire ce travail de terrain. C’est un bon moment dans ma vie pour tourner la page.
Theux restera au cœur de vos priorités ?
Je ne lâche évidemment pas le côté local. Mon engagement chez Écolo, en tant que militant, et mon engagement à Theux, en tant que conseiller, n’est absolument pas mis de côté. Si besoin, je serai à 100% disponible pour Theux et ce sera le cas aux prochaines élections communales. Pour moi, au niveau politique, ce sera Theux ou rien. On a eu notre premier atelier citoyen ce lundi et il y a une belle dynamique qui est en train de se créer autour de Demain (NDLR: le nouveau mouvement theutois).
Votre décision est-elle aussi liée au fait qu’Écolo, dans ses règles de gouvernance, limite le nombre de mandats successifs à la même fonction ?
Écolo demande de limiter le nombre de mandats mais accorde des autorisations. On m’a par exemple autorisé aux dernières à pouvoir me représenter. J’ai poursuivi parce qu’on estimait que mon expertise en matière d’aide à la jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles était nécessaire. C’est d’ailleurs ce qui m’a amené à être vice-président de l’institution. Ici, on est suffisamment loin des élections pour que les choses se préparent sereinement pour passer la main. C’est une question qui se serait posée dans le courant de l’année. Je le dis clairement: je ne demanderai pas de prolongations. Mon parti n’a même pas à se poser la question.
« L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir fait passer le décret “vélo” »

En parallèle de votre travail au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vous avez aussi repris, en 2020, un master en Ingénierie et actions sociales.
J’ai voulu continuer à acquérir des compétences. Ce master m’a aussi alimenté pour le travail que je fais au sein du Parlement, notamment au niveau de l’aide à la jeunesse. Je dois d’ailleurs encore faire mon mémoire. Tout comme les engagements de terrain, pouvoir continuer à se former, en parallèle, en horaire décalé, c’est important. Je pense qu’aujourd’hui, on n’est plus dans des carrières où l’on fait la même toute sa vie. On doit se former en permanence, en politique ou ailleurs.
Quel regard portez-vous sur votre expérience en tant que député?
Quand j’ai été élu en 2009, je me demandais si cela allait me convenir. Aujourd’hui, je me dis: quelle chance j’ai eu et quelle chance j’ai toujours de pouvoir être représentant des habitants de l’arrondissement de Verviers, de porter leur voix. J’ai pu toucher à plein de sujets différents, principalement les sujets sociaux. J’ai aussi beaucoup travaillé sur la mobilité et la mobilité douce. L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir fait passer le décret "vélo". À chaque fois qu’on refait une route, on doit prévoir une piste cyclable, comme par exemple au Laboru. J’ai aussi été en première ligne pour transformer le Conseil de la Jeunesse en Forum des Jeunes. J’ai pu travailler sur des politiques autour des personnes handicapées en Région wallonne très importantes. Actuellement, au niveau de la Francophonie, l’un de mes objectifs est de pouvoir implanter l’aspect "développement durable" au sein des actions de la Francophonie. Je m’y appliquerai jusqu’à la fin de la mandature. Aujourd’hui, mon objectif est également de transmettre et de former d’autres, plus jeunes ou plus récents.