Ils créent des jardins de mandalas fleuris
D’inspiration indo-tibétaine, le jardin mandala associe production végétale et esthétisme. Cette représentation géométrique offre un autre regard sur l’organisation des cultures.
Publié le 26-07-2020 à 17h00
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Faire rimer le beau avec le bon: telle était la devise de Jean-Cédric Jacmart, cocréateur du jardin mandala de la ferme de Desnié. Niché au cœur de l’Ardenne belge, à Theux, ce lieu de vie est soutenu par une production agricole «post-pétrole». Avec Michaël Dossin et Pauline de Voghel, il a donc conçu ce jardin aussi original qu’esthétique.
En sanskrit, «mandala» signifie littéralement «cercle». «Nous sommes partis d'une mosaïque romaine et sur cette base, nous voulions créer un jardin plus dense et amener divers éléments», explique Jean-Cédric Jacmart. Ainsi, quatre spirales aromatiques et quatre bacs en bois s'agencent harmonieusement pour donner lieu à une rosace équilibrée. La caractéristique de ce type de jardin est que l'ensemble s'organise autour d'un centre névralgique.
Pétales thématiques
«Les huit pétales du jardin aromatique correspondent à huit thèmes.» Ainsi, il y a des plantes bien spécifiques dans la spirale de la bonne humeur, celle de la femme, des aromates et des digestives. De même, il y a le bac «aux jolies fleurs», «danses des papillons», «soin des voies urinaires» et «défenses immunitaires».
Ce type de jardin est indexé sur les quatre points cardinaux et est relié aux cinq éléments (terre, air, eau, feu et éther). Les différentes plantes sont ainsi positionnées en fonction de leurs caractéristiques. Au nord, on y trouve de l’ail, du cerfeuil tubéreux ou de la fougère.
Au sud, les fruits et graines comme l’aneth, le coquelicot ou l’œillet seront privilégiés, tandis que les tiges et les feuilles (cerfeuil, fenouil, jonquille) s’épanouissent plutôt à l’ouest. Et à l’est, la bergamote, le dahlia et le trèfle semblent tout indiqués.

Pour créer un jardin mandala, la première chose à faire est de dessiner un croquis, conseille Jean-Cédric Jacmart. Le designer recommande aussi de bien prendre le temps d’y réfléchir.
«Nous avons mis deux ans pour faire aboutir notre démarche. Je ne conseillerais pas aux gens de reproduire notre jardin à l’identique. Chaque terrain est différent: il faut l’adapter selon ses besoins, la taille de la parcelle et sa sensibilité.»
De plus, avant de se lancer, il faut savoir qu'un mandala nécessite que l'on y consacre beaucoup de temps et d'énergie. «Sur un jardin de 314 m2, seuls 80 sont cultivés, soit 25%. Au niveau du rendement, c'est donc peu intéressant par rapport à un carré potager car il y a beaucoup de place perdue.»