Un Theutois à Kiev pour l’Eurovision
Le Theutois Pierre Dumoulin (Roscoe) est le compositeur de «City Lights», le titre de Blanche pour la finale du concours Eurovision de la chanson, ce samedi soir.
Publié le 12-05-2017 à 07h35
Pierre Dumoulin, vous êtes le compositeur de «City Lights», le titre avec lequel Blanche va défendre les couleurs de la Belgique, samedi lors de la finale de l’Eurovision, à Kiev (en Ukraine). Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet?
À la base, la chanson n'était pas du tout écrite pour l'Eurovision. Je suis tombé sur l'audition d'Ellie (NDLR: Ellie Delvaux, alias Blanche) lors de The Voice 5 (NDLR: elle a été éliminée avant la demi-finale, dans l'équipe des Cats on Trees). Je suis tombé amoureux de sa voix et cela tombait pile à un moment ou j'avais envie d'écrire pour les autres. Nous avons parlé ensemble une journée et nous nous sommes rendu compte que nous avions des goûts musicaux semblables. Assez vite, j'ai composé City Lights et deux autres chansons. Je les ai envoyées à mon label (Pias) qui m'a dit qu'il fallait les envoyer à la RTBF. La RTBF a adoré et les voulait, en octobre, pour le jury de l'Eurovision. Nous avons refusé… Mais le jour où le jury souhaitait écouter les morceaux, la RTBF m'a contacté 15 minutes avant… il leur fallait un morceau. J'en ai parlé à Ellie et on s'est dit que cela pouvait être marrant. On a su que nous étions sélectionnés le lendemain… Et là, on va en finale du concours.
En demi-finale, Blanche a été la dernière sélectionnée…
Sur le moment, c’était vraiment particulier, on ne s’attendait plus à passer. C’était un moment très émouvant. Nous avons quitté la salle assez tard, après les interviews. On voulait faire la fête mais nous sommes directement rentrés à l’hôtel pour boire un verre et dormir. C’est resté assez calme.
Comment se passe la préparation?
Ce jeudi, nous avons été reçus à l’ambassade belge à Kiev, où Blanche a joué deux morceaux en piano/voix. Nous avions, le soir, des interviews. Ce vendredi matin, nous devons être à la salle à 11 h 30. La première répétition est à 13 h 30 et nous avons ensuite la répétition du soir. C’est celle sur laquelle se base le jury pour les votes. C’était pareil pour la demi-finale, le jury a voté sur base de la répétition de lundi soir. Il y a tout de même du stress, car on sait que c’est à ce moment-là que le jury est attentif.
Quels sont les atouts de Blanche?
Elle a une voix très particulière et le morceau est vraiment différent des autres. Le naturel d’Ellie, c’est sa force. Les gens commencent à la comprendre, à la découvrir. C’est pour cela qu’on a une mise en scène très sombre.
Quels sont vos favoris?
Au vu de ce que j’entends et des réactions du public, c’est la Moldavie, le Portugal et la Suède. Mais mon Top 3, c’est la Belgique, le Portugal et la Moldavie.
Qu’allez-vous retenir de cette expérience?
C’est en arrivant ici qu’on se rend compte de ce que c’est. Le moindre geste est commenté et analysé, c’est le plus dingue. Il y a des blogs, des Facebook live, 24 h/24. Les journalistes professionnels sont sur un pied d’égalité avec les blogueurs, etc. C’est une ambiance particulière, avec des gens qui n’hésitent pas à prendre un selfie avec les artistes.
Et à titre personnel?
Je suis surtout là pour m’assurer que ma chanson est traduite sur la scène comme je le souhaite. Et c’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres compositeurs ou des délégations comme les Chypriotes qui m’ont dit penser à moi pour écrire leur morceau de l’an prochain. Ce sont des contacts et une exposition énorme.
Votre groupe, Roscoe, prépare quoi pour 2017?
On continue à écrire le troisième album, qui sortira en 2018.