Action Damien: les bics sauvent des vies
Ce week-end, les bénévoles d’Action Damien seront sur le terrain pour vendre les feutres qui sauvent toujours des vies.
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Publié le 24-01-2022 à 10h58
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Depuis des décennies, et vous en avez certainement déjà eu une fois sur votre table ou dans votre plumier, les bics ou feutres d'Action Damien sont vendus chaque dernier week-end du mois de janvier. Et ce week-end, après une année quasi sans vente, ils font leur retour en compagnie des bénévoles. "L'an passé, nous n'avions pas pu faire le porte à porte, expliquent les Stavelotains Yves et Christine Reinkin. Les bénévoles peuvent refaire du porte à porte. Sans oublier que cette année, les bics sont aussi disponibles dans les pharmacies de Trois-Ponts et Malmedy."
Mais surtout, des animations ont pu être à nouveau réalisées dans les écoles du sud de l'arrondissement. "Les animations ont pu se dérouler dans les écoles tout en respectant évidemment les règles sanitaires. Celles-ci devaient se faire classe par classe. Et il faut savoir qu'à Stavelot, l'école Sant-Remacle est un lieu de soutien important pour Action Damien depuis toujours. Car, parmi les professeurs fondateurs du collège, il y avait le père Conrardy qui a été professeur de religion en 1870. Il était vicaire à Stavelot et il est parti en mission avec le père Damien. Lors de cette mission, le père Damien est décédé et le père Conrardy était à ses côtés. Le père Damien est mort dans ses bras en 1889. Ensuite, le père Conrardy a repris des études de médecine et il est parti en Chine ouvrir des léproseries. Donc nous avons un Wallon, passé par Stavelot, qui est comme Damien!"
D'où le lien naturel et le fait qu'Action Damien est ancré dans les mentalités stavelotaines. "Et les écoles participent donc cette année à la vente en faisant du porte à porte. Comme on dit aux élèves, on essaye de valoriser l'effet papillon pour sauver le maximum de gens."
Sept pochettes pour une vie
Concrètement, les pochettes "sont vendues au prix de sept euros et permettent de soigner les malades de la lèpre et de la tuberculose. Ce sont des maladies en lien avec la pauvreté. Il faut sept pochettes, soit 50€, pour soigner complètement un malade. Cela prend entre six et neuf mois de médication. Et si la personne doit être opérée car elle a ses mains en griffe, il faut alors l'équivalent de 14 pochettes pour la soigner."
L'action ne se limite pas qu'aux soins uniques. "Action Damien facilite aussi l'accès aux soins tant en Afrique qu'en Amérique du Sud notamment. Car il y a des lieux très reculés où la population n'a pas d'accès facile aux soins, voire pas du tout. Il y a un travail sur la prévention mais aussi en installant des centres de soins. Enfin, il y a toute une partie d'aide à la réinsertion. Car dans certaines familles, si vous avez la lèpre, vous êtes mis de côté. C'est une maladie stigmatisante. Vous mangez à part, vivez à part. Et il existe un accompagnement pour aider ces personnes à se réintégrer, également dans leur vie professionnelle. Tout cela, il faut le souligner, est mis en œuvre par 99% d'autochtones."
Enfin, il ne faut pas penser que la Belgique est épargnée par la maladie. "Il faut savoir qu'en 2022, il y a 1 000 personnes atteintes de tuberculose en Belgique. Elles se trouvent principalement dans les grandes villes et dans les familles les plus pauvres. Action Damien travaille par exemple à Bruxelles avec les SDF pour un accompagnement à ce niveau."

La maladie peut toucher tout le monde. Mais la lèpre et la tuberculose s'attaquent à ceux qui vivent principalement dans la pauvreté, à l'instar de Junior, qui est déjà passé par Verviers il y a quelque temps "Junior était un enfant de la rue à Kinshasa (RDC) fortement malade de la lèpre, il vivait de petits boulots et dormait dans une carcasse de voiture lorsqu'il fut découvert par Constant, infirmier pour Action Damien, détaille Albert Bodeson, la cheville ouvrière de l'action à Verviers. Junior avait une lèpre très avancée avec notamment les mains en griffes." Depuis, il a pu être pris en charge et il témoigne régulièrement de son vécu.
"Nous avons eu l'occasion de le rencontrer à Verviers deux fois. La première fois, il était soigné et avait 15 ans. La seconde fois, à 25 ans, il est venu témoigner dans quelques églises de notre ville." Désormais, il a reconstruit sa vie et a un petit garçon prénommé… Damien! " Cette histoire est touchante mais n'est pas la seule auprès des malades qui sont pris en charge par Action Damien. Il y a plus de 260 000 cas par an, dans 3 continents et 15 pays vivent à 90% la même destinée. La prise en charge et la guérison sont des victoires pour l'ONG et cela grâce à la participation des personnes. En effet, c'est par le soutien financier de la population belge lors de la campagne du dernier week-end de janvier qu'action Damien peut arriver à lutter contre la lèpre et la tuberculose."