Sébastien Carabin: « Je pense que je suis parti pour quelques années en Xterra »

Xterra au haut niveau, travail, famille: l’athlète de Dison explique son quotidien et préface sa saison 2023, qui passera par Namur et Ibiza.

 Sébastien Carabin avec sa fameuse combinaison de course à pied, fine et pratique.
Sébastien Carabin avec sa fameuse combinaison de course à pied, fine et pratique. ©Eda Eric Muller Photographie

Sébastien Carabin,vous avez rejoint pour 2023 le Team Organicoach Xterra. Qu’est-ce que défendre les couleurs de cette structure française va changer pour vous ?

Cela changera un peu au niveau de l’encadrement. Sur les courses, ils organisent des déplacements collectifs, les logements sont partagés entre les membres de l’équipe. Je vais aussi avoir de l’aide au niveau du matériel (combinaison, lunettes de natation). Il y a, enfin, un stage prévu début mars.

Vous évoquez votre matériel: certains sont « surpris » de vous voir débarquer sur des joggings avec un haut « tout en un »…

C’est une combinaison super fine. Plutôt que mettre un cache-cou et un bonnet, je l’enfile juste et ça revient au même. Je comprends que ça puisse paraître un peu bizarre (sourire).

«Dans les dix premiers du ranking en Xterra, je pense que je suis le seul à travailler…»

Après le VTT, le Xterra vous permet de continuer à voyager aux quatre coins du monde. C’est quelque chose que vous appréciez ?

Oui, tout à fait. Ce sont souvent de belles destinations, des endroits sympas. C’est l’occasion pour moi de découvrir le monde. Ce n’est pas comme ceux qui participent à la coupe du monde VTT, où les lieux sont toujours les mêmes… Ai-je le temps de faire du tourisme ? Presque pas. Comme je travaille et que j’ai une vie de famille, je suis souvent le dernier à arriver et un des premiers à repartir. D’ailleurs, dans les dix premiers du ranking en Xterra, je pense que je suis le seul à travailler (NDLR: Carabin est actuellement 5e mondial)… C’est la deuxième année de suite lors de laquelle je serai à quatre cinquièmes de février à novembre.

Cela vous frustre-t-il de ne pas pouvoir prendre davantage de temps pour profiter de vos destinations sportives ?

C’est sûr que j’aurais parfois envie de rester un jour ou deux de plus, mais je suis toujours content de rentrer pour retrouver ma famille. Dès que je sais, je l’embarque avec moi. Cette année, comme les vacances de Pâques tomberont plus tard, nous pourrons aller ensemble à Ibiza, où aura lieu le championnat du monde de cross-duathlon.

Vous le disiez: vous faites partie de ces athlètes de haut niveau qui ont un métier sur le côté. Job, famille, sport: ça ne doit pas être évident de tout combiner.

Non, c’est clair. Cela demande beaucoup d’organisation. Deux ou trois jours par semaine, je m’entraîne une heure dès 6h. Il m’arrive d’enchaîner avec le déjeuner puis de prendre le vélo pour aller au boulot – je me déplace le plus souvent possible à vélo. En semaine, c’est rare que je puisse faire de longs entraînements. Je joue plutôt sur la répétition.

«J’ai peut-être des aptitudes innées pour la course à pied, contrairement à la natation.»

Vous consacrer à 100% au Xterra vous permettrait sans doute d’améliorer encore votre niveau, non ?

Ce serait en tout cas plus simple. Mais être bien meilleur ? Je ne sais pas, peut-être un peu. Il faudrait tester pour le savoir…

Ce qui vous tente ?

Non, à bientôt 34 ans avec un boulot en CDI et une famille, ce n’est plus d’actualité. Je ne me plains pas du tout de ma situation.

En 2023, le championnat d’Europe de Xterra aura lieu à Namur. Un objectif, pour vous ?

C’est un de mes deux gros objectifs de la saison. Il y a souvent une ambiance de fou là-bas ! C’était un de mes premiers Xterra en élites, en 2019. Depuis lors, le niveau a augmenté… mais je me suis amélioré en course à pied et en natation. Si j’y signe un top 5 voire un podium, ce serait super.

Quel est l’autre objectif majeur ?

C’est le championnat du monde de cross duathlon à Ibiza dont je parlais.

Qu’est-ce qui vous a permis de passer si facilement du vélo à la course à pied ?

Je crois que chaque coureur cycliste est capable de bien courir assez bien. Nous avons une partie du moteur qui fonctionne, les muscles pour les côtes. C’est surtout la foulée et la technique qu’il faut travailler en plus. Je courais déjà souvent l’hiver depuis plusieurs années, entre mes saisons VTT. Et puis, j’ai peut-être des aptitudes innées pour la course à pied, contrairement à la natation (sourire) ?

Une discipline qui demeure votre point faible ?

J’ai commencé tard… je suis encore une guerre en retard par rapport aux meilleurs. La natation demande beaucoup de temps, que je n’ai pas. Mais je me suis déjà amélioré.

Il n’est pas encore question pour vous de penser à la retraite sportive ?

Je pense que je suis parti pour quelques années en Xterra !

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...