Johan Meens: « L’envie de prendre les échappées sur les classiques ardennaises »
En 2023, le citoyen de Hombourg actif chez Bingoal WB va vivre sa deuxième année chez les pros. Et espère connaître un bon printemps.
Publié le 18-01-2023 à 06h06
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Johan Meens, la préparation hivernale n’est pas des plus faciles ces dernières semaines en Belgique. Arrivez-vous néanmoins à vous entraîner comme espéré ?
Il pleut quasi tous les jours, c’est vrai, mais je parviens généralement à trouver un moment plus sec, quitte à me lever plus tôt. Puis nous avons eu un stage collectif à Calpe en décembre, un autre du 12 au 20 janvier dans une ville à côté.
Vous faites partie des coureurs qui travaillent un peu sur le côté, puisque vous aidez toujours votre père dans la ferme familiale malgré votre passage chez les pros.
Oui, mais j’y bosse moins, quand même. Quand je fais des semaines à presque 30 heures sur le vélo, je suis forcément plus fatigué – et encore davantage avec le froid actuel. J’ai aussi des rendez-vous à gauche, à droite. Je continue quand je sais, ça me permet de me vider la tête. Désormais, dans les grosses périodes, un ami à moi vient l’aider si je suis à l’étranger. Il a de toute façon un peu diminué la charge de travail lui-même. Et comprend ce que je fais et pourquoi. Il me soutient totalement.
En 2022, vous aviez avoué avoir été « cramé » en enchaînant Volta Limburg, Amstel, Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège, Paris-Camembert, Besançon et le Tour du Jura. Avec le recul, tirez-vous plus de positif de cette période ?
Il y a de l’expérience à prendre dans chaque situation. Je pense que ça m’a finalement été bénéfique. La seconde partie de saison s’est très bien déroulée. Je me suis aussi bien remis en question, j’ai travaillé. Est-ce que j’aurai pareil programme cette fois ? Je ne sais pas encore. Mais avec un an de plus, je dois être capable de plus encaisser. C’est aussi à moi à communiquer avec l’équipe si ça ne va pas. Je me connais mieux et nous avons une relation de confiance.
Connaissez-vous déjà votre programme de reprise ?
J’irai à La Marseillaise (29 janvier), puis Bessèges (1 au 5 février) et le Tour d’Oman (10 au 14 février).
Refaire l’Amstel, la Flèche wallonne et Liège, c’est votre souhait ?
Les trois classiques, c’est vraiment des courses que j’aimerais refaire, oui. Avec une meilleure forme et l’envie de prendre l’échappée. Mais je ne suis pas encore certain d’y être, cela dépendra de mes résultats d’ici là. La Volta Limburg, aussi, c’est pas mal. Le niveau est moins relevé que l’Amstel, ce sont également mes routes d’entraînement et le parcours peut me convenir. Selon moi, si la plus prestigieuse reste Liège-Bastogne-Liège, j’ai une motivation affective pour l’Amstel, près de chez moi. Depuis petit, je me disais "cool, je roule sur les routes de l’Amstel Gold Race". Et dorénavant, j’y participe !
D’autres épreuves vous font envie ?
Le Tour de Wallonie est un beau rendez-vous pour l’équipe. J’avais bien aimé les classiques italiennes de fin de saison, ainsi que le Tour de Grande-Bretagne. En fait, je trouve toujours une raison d’être motivé.
En passant pros, beaucoup de coureurs éprouvent dans un premier temps un certain complexe d’infériorité. Était-ce votre cas en 2022 ? Et aujourd’hui ?
Je l’ai eu un peu l’année passée, oui. Le souci, dans ce cas-là, est que tu ne fais pas ta place. Ce n’est pas bon pour les performances. C’est un effort mental à faire, se dire que si je suis là, je le mérite. Fin 2022, déjà, je me sentais plus "pro". Je pense que ça va encore mieux maintenant.
Deux jeunes habitant également la région verviétoise seront dans l’équipe développement de Bingoal WB: Noah Detalle (Pepinster) et Hugo Wertz (Hugo Wertz). Avez-vous des contacts avec eux ?
J’en ai moins avec Noah, car il habite un peu plus loin, de chez moi. Je roule de temps en temps avec Hugo. Il m’a déjà posé quelques questions.
Pensez-vous qu’il peut suivre votre chemin et passer pro ?
J’avoue que je n’ai pas trop suivi sa carrière. Mais d’après ce qu’il me dit, il ne semble pas mauvais du tout ! Après, en cyclisme, tout dépend de ta marge de progression. Moi, lorsque j’étais en première année espoir, c’était difficile de savoir que je serai à ce niveau aujourd’hui. Mais si Hugo est chez nous, ce n’est pas pour rien: il a ses chances !