Un Air de Château mais tout en modernité sur les hauteurs spadoises
Maison de famille au départ, cette partie de château accueille désormais des voyageurs en quête de calme et de nature. Dans une atmosphère alliant charme et déco minimaliste.
- Publié le 04-07-2021 à 11h00
Il y a 18 ans, Christine Weisberger et son mari Thibaut Piraux achetaient un morceau de ce qui était autrefois le Nivezé Farm, sur les hauteurs de Spa.
Avec sa tour et ses briques rouges, l’extérieur de la maison conserve son style «château», tandis que l’intérieur, lui, se veut design et épuré. Un contraste revendiqué par les propriétaires qui confère aux lieux une véritable âme. Pourtant, c’était loin d’être gagné d’avance.
Installés à Liège à l’époque, le couple, qui attendait son premier enfant, recherchait alors une grande maison de maître à transformer en kots.«Mon mari étant architecte, ce projet lui plaisait. Une collègue m’a alors parlé d’une bâtisse que ses parents souhaitaient vendre à Spa, raconte Christine Weisgerber.Il s’agissait de la maison d’une grande tante, qui n’avait jamais eu d’enfant. Le bien était en indivision et la famille l’avait mise en vente depuis deux ans.»
Ils décident donc de visiter le bien. «Soyons honnête, je n'ai pas du tout eu le coup de cœur, lance-t-elle avec le sourire. Les pièces me semblaient très hautes, austères.» Tout était resté dans son jus. «Quelques jours plus tard, on est revenu faire une visite avec le père de mon mari, architecte lui aussi. C'est lui qui nous a dit qu'on serait bête de ne pas acheter cette maison.» Banco!

Christine Weisgerber et Thibaut Piraux entament de gros travaux, avec l'aide de leurs proches, pour mettre les pièces à leur goût. «La maison disposait déjà de deux

entrées indépendantes. On s'était donc dit qu'on louerait l'autre partie.» Deux autres enfants viennent ensuite agrandir la famille. «Les travaux ont un peu ralenti.» Petit à petit, l'idée de créer des chambres d'hôtes fait son chemin. «On trouvait le principe sympa et c'était une occasion de rencontrer des gens.» Le couple retape cette partie inoccupée pour y créer deux logements avec un petit espace salon et une salle de bain indépendante. «On voulait aussi que ce soit minimaliste et chaleureux, comme le reste de la maison. On a juste conservé l'escalier en colimaçon en pierre. Ça fait vraiment le charme.»
La première chambre possède un beau canapé et une cheminée au gaz pour le côté cosy. Un caisson de bois renferme la salle de bain et donne accès à la chambre. L'autre chambre, à l'étage, se trouve dans les toits. «Elle est très appréciée par les couples.» Un autre atout d'un Air de Château? Le petit-déjeuner alliant sucré et salé. «Ça, c'est mon dada», avoue celle qui tient la sandwicherie À Table, dans le centre de Spa. Le confinement n'a fait que renforcer ce choix. «On a eu énormément de réservations ces derniers mois, même en semaine.»
Du coup, cela donne d’autres envies à Christine Weisgerber. Elle rêve maintenant de transformer le garage, une ancienne écurie, en grande cuisine partagée.

dynastie lainière verviétoise du même nom) achète, pour 94 000 francs-or, le Nivezé Farm. Pour rappel, lors de la Première Guerre mondiale, Spa a été investie par l’armée allemande dès août 1914. Le manoir est alors occupé, en 1916, par un général. Plus tard, en 1918, des bureaux du Grand Quartier Général allemand ainsi que par le mess impérial de Guillaume II y ont été installés. En 1920, c’est au Château de la Fraineuse tout proche que la Conférence diplomatique de Spa s’est déroulée. Le manoir, lui, a servi de lieu de résidence aux ministres belges.
Un an plus tard, André Peltzer-de Nef, fils de Paul Peltzer, hérite du château. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en janvier 1945, une compagnie de l’armée américaine y séjourne. Une dizaine d’années après, André Peltzer revend la propriété au chevalier Jacques Huyttens de Terbecq. Les ailes nord et ouest ont ensuite été divisées en plusieurs morceaux et vendues séparément. L’aile sud a, elle, abrité durant plusieurs décennies le Ceran avant que les activités du centre ne soient centralisées au château du Haut-Neubois. Aujourd’hui rebaptisé Château de la Roseraie, cette partie accueille une résidence pour personnes handicapées.