Paul Mathy au tribunal correctionnel pour «traite des êtres humains»
Paul Mathy (MR) devra passer devant le tribunal correctionnel de Liège pour notamment «traite des êtres humains».
- Publié le 06-11-2020 à 16h22
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Ce vendredi matin, la chambre du conseil analysait la demande de renvoi devant le tribunal correctionnel, demandée par l’Auditorat du travail de Liège, de l’échevin spadois (MR) Paul Mathy et de deux ouvriers du service des travaux de la ville de Spa, comme le révèle Sudpresse.
Cela concerne un dossier de 2017 où un SDF logeait dans le bâtiment des anciens thermes avant les travaux. Et celui-ci, en échange, occupait la fonction non officielle de concierge, avec l'aval de l'échevin des travaux, Paul Mathy. Seulement, une descente de police a eu lieu en octobre 2017 et des scellés avaient été apposés sur le bâtiment. Car le SDF n'avait pas de statut officiel, ni de salaire et n'était donc pas déclaré à l'ONSS. La chambre du conseil a donc tranché ce vendredi. D'abord, concernant les deux ouvriers communaux aussi cités et qui faisaient le relais entre l'échevin et le SDF. Ils ont bénéficié d'un non-lieu. Selon le président de la chambre, ils ne peuvent être poursuivis car l'ordre venait d'un supérieur, c'est-à-dire l'échevin des travaux. Quant à Paul Mathy, il est renvoyé au tribunal correctionnel. Selon le substitut de l'auditeur Pascale Malderez, comme le détaille Sudpresse, «la chambre du conseil a retenu l'infraction de traite des êtres humains avec les circonstances aggravantes que l'infraction a été commise par un fonctionnaire public contre une personne en état de vulnérabilité. Pour cette infraction, la peine de base est de 5 ans mais elle peut monter à dix ou quinze ans si les circonstances aggravantes sont retenues.» De plus, la chambre du conseil retient d'autres préventions du droit pénal social telles la non-déclaration Dimona, la non-déclaration du travailleur à l'ONSS, le non-paiement de salaire et le non-paiement des cotisations sociales.
MR: pas de prise de position
Du côté du MR spadois, le groupe politique a réagi par voie d'un communiqué succinct. Et où il est précisé que «le groupe MR ne prendra aucune position puisqu'il s'agit d'une affaire judiciaire en cours de jugement. Nous insistons cependant sur le fait que, comme dans tout état de droit, une personne qu'elle soit mandataire publique ou non, bénéficie jusqu'à preuve du contraire de la présomption d'innocence. Nous espérons de ce fait que le débat public respectera cette présomption jusqu'à ce que la justice dans laquelle nous avons toute confiance ait terminé son travail et que le respect de chacun restera le mot d'ordre.»