Francofolies de Spa: «L’affiche la plus coûteuse de l’histoire»
L’affiche des Francos s’étoffe avec beaucoup d’artistes de la nouvelle scène. Une manière pour le festival de se renouveler?
Publié le 24-01-2019 à 07h48
Charles Gardier, vous êtes le codirecteur des Francofolies. Ce mercredi, le festival a annoncé de nouveaux artistes comme Clara Luciani, Alice on the Roof, Claire Laffut ou Juicy. Une liste qui complète une affiche qui fait la part belle à la nouvelle scène. Un tournant dans la programmation des Francos?
C’est vrai que l’affiche est fort axée sur la nouvelle génération mais c’est parce qu’elle est importante et fort active. Tous ces jeunes proposent des choses vraiment très intéressantes. Mais nous ne proposons pas que ça, il y a par exemple Gaëtan Roussel et le retour de Dionysos. Ce sont des artistes qui ont une réelle expérience. Aux Francos, il y a tous les genres et tous les styles. On essaie d’être l’endroit où tout ce qui est chaud, nouveau et excitant se retrouve. On a fait un gros travail sur les nouveaux noms, oui, mais c’est aussi chez nous, aux Francos, qu’on retrouve des artistes confirmés autant que des gens qui explosent comme Claire Laffut, Rive ou L’Impératrice. C’est une affiche dense qui ne propose pas de «petits» concerts. Ce sont tous des artistes qui ont une vraie actu.
La volonté est-elle de toucher un public plus jeune?
Par la force des choses, en rassemblant toutes les scènes en un site, en proposant un vrai festival en un seul lieu, c’est une formule qui plaît à tous les âges et à la nouvelle génération en particulier. Après 25 ans, les Francos se doivent aussi d’aller à la rencontre d’un nouveau public, plus jeune.
À l’inverse, avec ces jeunes talents programmés, vous n’avez pas peur de perdre votre public «adulte»?
Non car beaucoup de ces festivaliers ont le plaisir de revoir des artistes comme Patrick Bruel, Zazie, ou Gaëtan Roussel et nous aurons d’ailleurs encore d’autres noms plus transgénérationnels à annoncer. Mais ce public d’adultes aime aussi faire des découvertes. Il est demandeur de ça. Ce mix est unique en Belgique et c’est aux Francos qu’on le trouve. Être à ce point éclectique, c’est notre spécificité et on la réaffirme cette année même si, oui, on touche un nouveau public. On sent qu’il y a toute une nouvelle génération qui nous rejoint.
Certaines mauvaises langues diront que ces jeunes artistes coûtent moins cher que les grosses pointures. Que leur répondez-vous?
(Rires) Que le budget «artistes» est supérieur aux éditions antérieures. C'est l'affiche la plus coûteuse de l'histoire du festival. C'est donc tout à fait inexact de penser ça. Je préférerais que l'affiche coûte moins cher mais c'est la réalité pour une telle affiche. D'ailleurs, du côté des artistes, on sent une envie de venir jouer à Spa mais on va devoir refuser des noms.