Ils enseignent les langues sur mesure
Cela fait deux décennies que Claudine et Jean-Luc Godard ont lancé la méthode DialoguE.Aujourd’hui, elle est renommée internationalement.
Publié le 18-06-2011 à 07h00
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L’apprentissage des langues est une chose passionnante, mais parfois fastidieuse. Nombreuses sont les méthodes qui tentent d’y remédier. Voici deux décennies, en 1991, Claudine et Jean-Luc Godard décidaient pour leur part de lancer DialoguE, à Spa. Il s’agissait d’une approche nouvelle, pour permettre aux personnes d’apprendre la langue de Voltaire. En dehors de la formation linguistique à proprement parler, DialoguE dispense aussi des formations à la communication (prise de notes, prise de parole en public…) Aujourd’hui, c’est peu dire que leur méthode d’apprentissage s’est forgée une solide réputation par-delà les frontières, puisque la maison spadoise a généré 6 petites sœurs en Belgique et à l’étranger. À chaque fois, c’est la langue du pays dans lequel la maison se trouve qui est enseignée.
Mais à vrai dire, la méthode DialoguE ne s'apparente pas à un enseignement tel qu'il est donné dans les écoles. «Ce qui nous caractérise, tout d'abord, c'est une immersion complète, mais vraiment complète,indique Jean-Luc Godard. Les personnes qui viennent chez nous à Spa sont baignées dans le français. Même au petit-déjeuner, un moment lors duquel on n'est pas en formation à proprement parler, les conversations se font en français. Ils passent leurs nuits ici et d'une certaine manière, cela participe à leur apprentissage aussi. On n'apprend pas une langue uniquement lorsqu'on est conscient».
Une plus-value essentielle de DialoguE est aussi l'approche personnalisée. Ainsi, une personne peut entreprendre d'y passer une semaine en indiquant qu'elle souhaite se spécialiser dans un domaine en particulier. «Il y a de nombreux profils parmi les apprenants. Mais ce sont souvent des gens qui travaillent en Belgique, qui se débrouillent en français, mais qui manquent de pratique dans leur domaine professionnel. Ou bien à l'inverse, elles parviennent à parler dans leur domaine, mais ont des lacunes pour les conversations du quotidien».En évacuant les notions d'examen, de leçon ex cathedra, les formateurs abordent l'apprentissage de la langue avec l'échange, le plaisir de parler, une stimulation permanente. Et le tout se déroule dans un cadre plutôt agréable. «Hormis en Flandre, où il s'agit d'un petit hôtel, c'est dans chaque pays dans une maison que nous avons décidé de proposer les formations. C'est une manière d'insister sur la déscolarisation, qui nous tient beaucoup à cœur. Lorsque l'on se sent bien, dans une atmosphère détendue, on est plus enclin à vouloir apprendre», note Jean-Luc Godard.
Cette approche différente a valu à Claudine et Jean-Luc Godard bon nombre d'éloges. L'un des plus mémorables a été la parution d'un article aux propos dithyrambiques dans le quotidien new-yorkais Wall Street Journal. En 1997, un journaliste a en effet souhaiter tester la méthode, avant de l'évoquer dans ses pages. «Il faut bien admettre que cet article nous a donné un sérieux coup de pouce», se réjouit encore Jean-Luc.¦