50 ans d'intimité a vec Tintin : l'avis de Madame
50 ans d'intimité avec Tintin, c'est le nom de l'expo par laquelle Jean-Pierre Talbot rendra hommage à Hergé. C'est aussi la vraie vie de Diana Talbot, son épouse !
- Publié le 21-11-2009 à 10h00
Alors, ça f ait quoi de vivre avec Tintin depuis tout ce temps ? C'est ce que nous avons demandé à l'épouse du Spadois Jean-Pierre Talbot, le seul acteur à avoir incarné Tintin à l'écran. C'était il y a presque un demi-siècle. Il avait été repéré sur une plage d'Ostende pour sa ressemblance physique avec le reporter à la houppette. Aujourd'hui, son épouse lui trouve plutôt un petit air de Van Rompuy... Dans un cas comme dans l'autre, il garde une envergure internationale ! Diana Talbot, vous connaissiez Jean-Pierre avant qu'il ne devienne Tintin ou c'est Tintin qui vous a séduit ?Nous nous sommes mariés en 1964. On se connaissait déjà depuis 2 ou 3 ans. Jean-Pierre avait déjà tourné le premier film quand je l'ai rencontré (« Tintin et le mystère de la Toison d'or » en 1961). Mais j'ignorais tout de cette grande aventure. Je ne m'y intéressais pas du tout, à l'époque. Ce n'est donc pas sa ressemblance avec Tintin qui m'a séduite. D'ailleurs, je lisais peu de BD, même si, comme tout le monde, j'avais lu les albums de Tintin. Il était gai, jovial : voilà, ce qui m'a plu.
Et a posteriori, vous avez reconnu le Tintin qui sommeille en lui ?Oui, bien sûr. Il y a un air de ressemblance. Et Jean-Pierre est comme Tintin : enthousiaste, très sportif. C'est un battant. Il aime l'aventure, prendre des risques mesurés. En ski, il adore partir en hors-piste, alors que ça m'effraie. Il est très habile et physiquement sûr de lui dans tous les sports. Il fait du bike-joring (ou caniVTT : vélo + chien), un sport qui lui procure des sensations similaires au ski. C'est aventureux. Moi, je n'oserais jamais. Ça vient des musher qui, en été, s'entraînent avec leurs chiens de traîneaux sur herbe. Il existe aussi la version ski de fond, le ski-joring.
Comment s'est passé le tournage du second film, en 1964 ?Je faisais mes études. Jean-Pierre était instituteur à Remouchamps. Il a quitté sa classe à Pâques pour trois mois pour tourner « Tintin et les oranges bleues » sous le soleil d'Espagne. Je ne l'ai rejoint qu'en studio, à Paris. C'est vrai que c'est un autre monde, le cinéma. Quelle aventure ! Mais un tournage, c'est très ennuyeux aussi. Il faut refaire les plans. On attend beaucoup...
Vous l'avez trouvé comment à l'écran ?Bien ! Très bien même pour quelqu'un qui n'avait jamais fait de cinéma. Il faut dire qu'il avait bien préparé le tournage. Il avait pris des cours de comédie, fait du judo, appris à monter à cheval, subi une préparation physique importante. Il était à l'aise devant les caméras, pas crispé du tout. Mais je crois qu'au final, j'ai plus apprécié le premier film que le second.
Un souvenir marquant ?Cette époque aura été une parenthèse hors du commun dans notre vie. Elle y a amené beaucoup de distraction. Jean-Pierre a même participé à une émission de Guy Lux, avec Claude François, Johnny Hallyday et France Gall. Pour ma part, je retiendrai la rencontre avec Hergé. Un personnage qui dégageait beaucoup de chaleur.
Expo « 50 ans d'intimité avec Tintin... » à la Galerie d'Art de l'Office du Tourisme de Spa du 12 décembre au 4 janvier 2010.