S'opposant à la Région wallonne, il introduit un recours contre le permis du futur zoning artisanal de Plombières
Un Plombimontois réclame une suspension des travaux d'aménagement dans le cadre de la création d'un zoning artisanal à Plombières. Il craint les inondations et l'isolement des réserves naturelles.
Publié le 14-02-2023 à 12h10 - Mis à jour le 15-02-2023 à 09h39
:focal(545x372:555x362)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ZPV2U6EKABEOPA2IBQ6E4IJTD4.jpg)
Alors que le défrichage de la zone artisanale de Plombières est achevé depuis vendredi ( les travaux ont débuté le 17 janvier), un Plombimontois vient d’introduire un recours contre le permis d’environnement octroyé par la Région wallonne. L’argument avancé par le riverain est l’absence d’une zone tampon efficace entre les deux réserves naturelles.
"Je m’interroge quant aux critères pris en compte qui permirent de définir la largeur de 10 mètres le long d’une rivière. Une analyse de l’environnement géologique a-t-elle été réalisée ? Y a-t-il présence d’un horizon imperméable ? La capacité de la zone tampon à limiter le ruissellement fut-elle bien calculée en considérant les données de juillet 2021 ?", soulève-t-il comme questions dans son courriel, pointant que la zone tampon devrait "au moins être quadruplée".
Mentionnant que le plan de secteur "ne tient pas compte des réalités écologiques (NDLR: et environnementales) actuelles", il estime que la localisation de la zone d’activité, "dans la plaine alluviale de la rivière la “Gueule”, est très regrettable". Il craint également que cette zone industrielle ne s’érige en "barrière entre la grande réserve Natagora située en aval (jusqu’à la frontière allemande) et la réserve du site minier en amont", avec la conséquence d’un isolement de la réserve du site minier. "Éliminer ce couloir écologique qui unit deux réserves naturelles irait de surcroît à l’encontre de la volonté politique actuelle et exprimée tant par notre ministre Mme Tellier que Mme Khattabi de consolider le maillage écologique de la région wallonne."
Arrêt immédiat du chantier ?
Ce Plombimontois souhaite donc préserver "entre 40 et 100 mètres non urbanisés du lit de la rivière" afin de protéger les bâtiments des inondations mais aussi de maintenir un couloir écologique. Raison pour laquelle, et en dépit du fait que sa demande réduirait les possibilités d’implantation à six entreprises contre dix initialement, il sollicite "un moratoire immédiat pour les travaux inhérents à ce projet le temps que puissent être analysés les arguments présentés".
"Un recours est-il toujours envisageable ?"
Le citoyen a introduit un recours le 25 janvier, et reformulé ses remarques par mail ce vendredi 10 février (n’ayant pas reçu un accusé). Et ce recours, justement, a été évoqué ce lundi en collège communal à Plombières.
"On m’en a parlé, mais je vais découvrir le courrier avant de réagir. Ce que je sais, c’est qu’en ce qui concerne l’abattage des arbres, tout fut réalisé en concertation avec Natura 2000 et le DNF (NDLR: Département de la nature et des forêts) , ce sont eux qui ont délimité la zone à conserver et pas la Commune, avance Joseph Austen (OCP), échevin de l’Économie et de l’Environnement. La zone d’intervention a, d’ailleurs, été reculée. Ce qui a par conséquent diminué la grandeur du parcellaire. Pour le reste, je ne peux me prononcer… Je ne sais même pas si un recours est toujours envisageable vu les délais."
Le défrichage est, en effet, achevé. "La zone est mise à nue, les travaux d’égouttage vont débuter dans les prochaines semaines et on espère avoir le marché de voirie pour débuter en septembre." Joseph Austen relève aussi la durée de gestation du dossier. "La première demande de permis nous avait été refusée, et nous avons traité sur l’ensemble du dossier pendant plus d’un an en appliquant toutes les recommandations imposées par le DNF et la DAS (Direction de l’assainissement des sols)", conclut l’échevin.
Reste à voir quelle sera la réponse du service recours du Département des permis et autorisations du SPW.