Bien-être en maison de repos: Saint-Joseph à Moresnet-Chapelle étudie un changement de paradigme
Le centre de soins de Moresnet-Chapelle est l’une des six maisons de repos et de soins wallonnes à participer à un projet pilote pour améliorer la qualité de vie des résidents. Elles y sont envisagées comme des " chez soi ".
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Publié le 13-12-2022 à 19h57 - Mis à jour le 14-12-2022 à 17h46
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En mars 2022, six maisons de repos et de soins étaient sélectionnées par l’Agence wallonne pour une vie de qualité (AViQ) pour développer un projet pilote visant à améliorer la qualité de vie des résidents. Parmi cette courte liste, on retrouve celle du centre de soins Saint-Joseph, à Moresnet-Chapelle.
"L’AViQ a soumis ce projet, “Changement de paradigme”, à toutes les maisons de repos et de soins de la Région. L’AViQ nous propose de nous accompagner à envisager la MRS sous un angle différent: comme une maison, un chez soi plutôt qu’une maison de soins… ça nous parle ! Puis, les recherches scientifiques montrent que moins un lieu de vie est médicalisé, plus les résidents s’y sentent bien et plus ils conservent leur autonomie et de facto leur santé", souligne la directrice, Martine Fischer, qui précise que "c’est la souffrance des résidents durant le Covid qui a mené au projet car cela a montré que l’on pourrait mieux les prendre en charge".
La première étape de ce "Changement de paradigme" était de réaliser un état des lieux sur six thèmes via une enquête menée auprès du personnel et des résidents, par l’entreprise LyAge (en lien avec l’unité de psychologie de la sénescence de l’ULiège). "Plus de 50% du personnel a participé", se réjouit la directrice.
Les résultats ont été partagés avec les équipes au début du mois. "Suite à l’enquête, des pistes ont émergé et j’ai été formée avec trois cheffes de service à la démarche scientifique par la “Plateforme pour l’amélioration continue de la qualité des soins et de la sécurité des patients” (PAQS) afin de poser des objectifs réalistes et scientifiquement mesurables."

Six objectifs
Ces objectifs correspondent aux six thèmes de l’enquête préliminaire. La MRS Saint-Joseph souhaite ainsi: travailler le bien-être au travail du personnel, le leadership partagé et participatif, la communication au sein de la maison, améliorer la communication avec les résidents qui ont des troubles cognitifs, augmenter le sentiment de se sentir chez soi des résidents et augmenter leur satisfaction quant aux activités proposées, à la participation dans la prise de décision et dans les tâches de la vie quotidienne.
"La communication avec les résidents qui ont des troubles cognitifs est clairement ressortie de l’enquête. Il faut trouver la communication la plus adéquate pour aborder une personne très désorientée, sans l’infantiliser", raconte Martine Fischer avant d’enchaîner sur un autre exemple: "L’environnement pourrait être encore moins institutionnel et plus chaleureux. Le bruit durant les repas était ainsi pointé dans l’enquête."
L’établissement a jusqu’à la fin du mois de décembre 2024 pour les mener à bien. Un groupe de travail par thématique va maintenant être constitué avec des membres du personnel (soignant, paramédical, administrafif, d’entretien) sur base volontaire. Un suivi est assuré par un référent de la PAQS.
Un projet enrichissant
Un tel projet pilote est un beau challenge alors que le secteur doit faire face à une pénurie croissante de personnel soignant. "On a difficile depuis 2019 d’engager mais, depuis début 2022, on jongle avec trois sociétés d’intérim pour assurer les nuits. Ici, on met les moyens pour pouvoir soigner correctement et être humains (NDLR: le centre engage 35% en plus de personnel sur fonds propres) mais c’est dur à vivre. On sursollicite les personnes qui sont là et cela fait effet boule de neige", rapporte la directrice. Les équipes étaient malgré cela demandeuses: "L’essence de notre travail est de garder le résident au centre de nos préoccupations. C’est peut-être épuisant, mais cela nous nourrit aussi !"