Le château de Berlieren, un petit bijou familial et atypique

Lieu de vie de la famille Locht depuis 6 générations, le château de Berlieren s’est mué en un écrin romantique pour les couples qui se disent “oui”.

Julie Wolff

Une ferme aux allures de château, avec ses douves et ses points d’eau, bordée de verdure. Ce cadre hors du temps marque immédiatement l’esprit de ceux qui le découvrent. Et on comprend aisément pourquoi Camille Locht, l’actuel propriétaire, a tenu à garder le domaine dans le giron familial, au début des années 2000.

«Au départ, c'était la ferme familiale, raconte celui-ci. Six générations ont vécu ici. Chez moi, nous étions six et nous sommes tous nés à Berlieren. On y a passé toute notre enfance. Quand mon papa a pris sa pension, c'est mon frère qui a repris l'activité agricole. Lorsqu'il a décidé d'arrêter, un Hollandais a voulu racheter la ferme. J'ai trouvé dommage que cela quitte la famille. Avec mes enfants et mon épouse, on a décidé de la racheter.» Et de la transformer.

Pendant de longues années, ils ont réalisé d’importants et coûteux travaux (pour

 Pour des mariages ou des séminaires.
Pour des mariages ou des séminaires. ©Romain RIXHON

presque deux millions d'euros) pour en faire un lieu de charme pour tous types de réceptions. «Comme le château dépend des Monuments et Sites, ce ne fut pas simple. On peut dire qu'on a sué sang et eau pour ces transformations», lance Camille Locht. Les anciennes étables se sont métamorphosées en gîtes de standing de deux baptisé «Nous deux», de sept, appelé lui, «Au fil de l'eau», et de neuf personnes, «Au cœur de la vallée». Une autre partie des étables comprend aussi une habitation pour sa femme et lui ainsi que pour son fils. «On a terminé cela en 2015. Puis, on a commencé la partie salle de réception». Celle-ci se compose de deux salles, alliant moderne et ancien, ainsi qu'une terrasse couverte. Pour des mariages, des séminaires, du team building, des conférences… «Mais tout ça a été à l'arrêt avec le Covid», ajoute-t-il.

Pour continuer de travailler et faire vivre cette infrastructure, la famille a dû se rabattre sur la location des gîtes, habituellement réservés à ceux qui louent les lieux pour un grand événement. Enfin, quand c'était possible. «Le gîte de 7 et de 9 dans les critères de bulle sociale». Mais cela ne les a pas découragés. Ils ont entrepris l'aménagement d'un hôtel dans l'ancien corps de logis, de six chambres de deux personnes et d'une petite suite de quatre personnes. «Cela correspondait à une demande pour les mariages. On proposera aussi le petit-déjeuner.» Le tout devrait être opérationnel pour la fin de cette année. «La salle de mariage, elle, est louée jusqu'à fin 2022».

Bientôt du vin

En 2018, le fils Locht a planté un hectare de vignes sur le site. «On a aménagé la cave en chais. Et on est en train d'en créer un autre pour les cuves, dans la grange.» De quoi produire un vin blanc et un pétillant bio.

 Le caractère agricole du château de Berlieren a été conservé au fil des siècles.
Le caractère agricole du château de Berlieren a été conservé au fil des siècles. ©Romain RIXHON

capitaine général des Pays d’Outremeuse. Pour rappel, ceux-ci étaient principalement constitués par le Duché de Limbourg et le Comté de Dalhem. En 1589, Marguerite de Robles, la veuve de Claude Withem, épouse le marquis de Malespine, qui devient le propriétaire des lieux. Par la suite, Berlieren a appartenu à plusieurs marquis et barons.

En 1928, Berlieren appartient à Léona-A., douairière du baron Clément-Jospeh. Sept ans plus tard, suite à une vente aux enchères publique, le domaine atterrit au sein de la société Jules Waucquez et Cie, basée à Bruxelles. La famille Waucquez est connue pour avoir développé un des plus importants commerces en gros de tissu du pays. En 1940, au décès de Jules Waucquez, Berlieren est partagé entre sa veuve et les nombreux descendants.

C’est en 1962 que le château devient la propriété de la famille Locht. Léon Locht, utilise alors le site et les nombreux hectares qui l’entourent comme exploitation agricole. Son fils René prend ensuite la relève en 1987. Aujourd’hui encore des traces de ce passé paysan. La grange est en train d’être transformée en chais pour l’activité viticole des lieux tandis que l’endroit qui accueillait les silos est devenu un parking pour les visiteurs.

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