Nicole Collins invite à observer l’infiniment petit dans son jardin à Wegnez (Vidéo)
Cueillir des plantes sauvages spontanées pour ensuite cuisiner des plats printaniers, c’est ce que Nicole Collins propose lors d’ateliers.
Publié le 27-04-2023 à 11h00 - Mis à jour le 27-04-2023 à 15h09
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Nicole Collins, vous organisez des ateliers portant sur les végétaux comestibles et le climat, dans lesquels vous proposez d’apprendre à connaître les plantes sauvages et à les utiliser en cuisine. Quel est l’objectif de ces ateliers ?
L’idée est d’apprendre à bien observer l’infiniment petit. Sur le terrain, on se rend compte de cela, il y a des plantes spontanées qui viennent le réguler. Il y a un phénomène naturel entre les plantes qui va venir empêcher la prolifération de certaines qui sont en contact avec d’autres, pour éviter qu’elles prennent toute la place. C’est aussi apprendre à se requestionner, comme quand on était enfant. Et il faut que ce soit utile. Il faut qu’il y ait un aboutissement sur des gestes qui nous apportent quelque chose en compensation, comme un cadeau. C’est l’observation.
Quelle importance la transmission a-t-elle pour vous ?
Quand j’étais plus jeune, j’ai eu la chance de pouvoir écouter les personnes âgées, les observer. Quand elles disaient de ne pas bouger une plante plutôt qu’une autre, je me disais que cette plante était peut-être utile. La réflexion est venue avec le temps. Je me suis aperçue, à un moment, que les gens n’auraient plus le temps de s’occuper de leur jardin, tout ça était placé au plan secondaire. J’ai vu que ça avait un impact énorme. Et à l’époque, je trouvais déjà que leur savoir était une chose importante. Un jour, un vieux monsieur m’a dit que j’avais de longues oreilles pour écouter et ça m’a marquée. C’est peut-être de cette manière que la transmission me touche. J’ai remarqué que les gestes anciens, le langage et l’alimentation, tout était lié dans le paysannat. Le fait d’avoir entendu leurs histoires et d’avoir pu les transmettre à d’autres qui ont créé des projets partout dans le monde, c’est essentiel.
De quelle manière abordez-vous vos ateliers ?
De manière joyeuse, aussi bien avec les enfants qu’avec les adultes. Il y a des connexions dans la joie et, après, j’explique en quoi la plante est utile. Et il y a toujours des petites histoires anecdotiques qui font rire les gens.
Et vous abordez le climat sur bases de vos observations ?
Par exemple, le buisson de romarin fleurit depuis plus de trois mois, c’est inouï, les fleurs en général ne durent pas autant de temps. Et je me dis que c’est comme si les plantes s’adaptaient mais il n’y a pas d’abeilles.