André Bailly, bourgmestre de Pepinster de 1984 à 2006, est mort à l’âge de 81 ans

Bourgmestre de Pepinster pendant 23 ans, André Bailly est décédé ce mercredi 22 février 2023, des suites d’une maladie.

Pierre LEJEUNE
 André Bailly avait reçu le titre d’Officier de l’ordre de Léopold.
André Bailly avait reçu le titre d’Officier de l’ordre de Léopold. ©Archives ÉdA

Pepinster vient de perdre l’une de ses figures emblématiques: André Bailly est décédé des suites d’une maladie ce mercredi midi à Verviers. Il laisse derrière lui une épouse (Nelly Monami), trois enfants (Hugues, Nathalie et Olivier), 11 petits-enfants et beaux petits-enfants ainsi qu’un arrière-petit-enfant.

Né le 11 février 1942 et originaire du quartier de Hodimont à Verviers, André Bailly fut d’abord instituteur à l’école communale de Wegnez (il fut intimement lié au village, même s’il résidait au Refawtay à Cornesse), avant d’en devenir directeur puis inspecteur de l’enseignement.

Affilié au PSB (Parti socialiste belge) en 1964, il devient président de l’Union socialiste communale de Pepinster en 1980, conseiller communal en 1983 (il venait tout juste de réussir ses examens pour devenir inspecteur communal et comptait se lancer dans une carrière pédagogique) et bourgmestre en 1984 (remplaçant alors Pierre Soreille), jusqu’en 2006 où il cède l’écharpe à Philippe Godin. Il sera réélu conseiller communal en 2012 sans pour autant siéger, laissant sa place à Nadine Parotte.

Président de la fédération verviétoise du PS de 1989 à 1992, il préside également la fédération des élus PS de l’arrondissement de 1994 à 2001. En 2001, justement, il devient député au Parlement de la Communauté française (aujourd’hui Fédération Wallonie-Bruxelles), fonction qu’il occupe jusqu’en 2004. Il remplace alors l’Amelois Edmund Stoffels en bénéficiant de "l’effet Damseaux", un André Damseaux avec qui il entretenait "une amitié de 50 ans" (enfants, ils jouaient ensemble dans les rues de Hodimont où la mère d’André Bailly tenait un commerce).

Initiateur du hall du Paire

Alors bourgmestre depuis à peine un an, le club de basket de Pepinster accède à la D1. Il accompagnera le matricule 46 et inaugura, en 1995, le hall du Paire. "Aucune commune de l’arrondissement n’a tenu à relever le défi. Pepinster l’a mis à part. Ce fut une grande bataille, notamment face à des libéraux très frileux, mais ponctuée d’une victoire", nous confiait-il en 2006. À Pepinster, André Bailly aura notamment permis de revitaliser Soiron, de créer un centre culturel local, de maintenir des liens d’amitié avec Avallon (France) et de développer des écoles communales.

L’arrondissement lui doit également la mise en place de la zone de police Vesdre et de Télévesdre (devenu Vedia) dont il fut vice-président. Créateur de l’ASBL Forum permanent des politiques de la jeunesse dans l’arrondissement de Verviers de 2001 à 2021, il céda les compétences liées à l’automobile (les stages de conduite) à Marc Duez.

La perte d’un ami

Échevin des Finances sous André Bailly de 1994 à 2006, Claude Dedye retient "l’amitié que nous avons forgée l’un envers l’autre, une amitié basée sur une loyauté réciproque". "On ne s’est jamais trahi, la loyauté était quelque chose de très important pour nous deux. Je retiendrai aussi de ce bourgmestre quelqu’un qui a travaillé durement pour sa commune. Il s’est occupé des personnes âgées, des personnes défavorisées, et il aimait s’occuper des jeunes et plus particulièrement sur le plan sportif. Il a développé toute une série d’activités sportives sur la commune, la principale étant le hall du Paire. On était à ses côtés, mais il a pratiquement actionné tous les leviers pour pouvoir créer ce hall des sports. Lorsque nous avons décidé de construire le hall de Wegnez, c’était après une série de discussions avec le club qui était extrêmement à l’étroit au hall Jean Simon. André a pris l’initiative d’acheter des terrains à Wegnez et de rechercher l’argent nécessaire pour construire le hall."

Claude Dedye mentionne également "l’importance de la manière dont il travaillait". "Il n’arrêtait pas. Il montait les dossiers, on se rendait à la Région ou au Fédéral pour défendre ses dossiers. Et, lui, il obtenait souvent gain de cause. J’ai beaucoup apprécié sa manière de travailler. Mais on ne décrit pas André Bailly, si on ne décrit pas son aspect goguenard. Cet aspect qui faisait rire un peu tout le monde. Il avait sa “big” moustache, et savait avec son esprit et son humour légendaire enflammer une salle ou faire rire le conseil."

Deux passions: la politique et la 911

 André Bailly avait deux passions: le PS et les Porsche.
André Bailly avait deux passions: le PS et les Porsche. ©EdA

En août 2011, André Bailly confiait également à notre journal avoir deux passions: "La politique, et les valeurs du PS, et la Porsche 911". Il fut d’ailleurs un temps surnommé "Le socialiste à la Porsche", tout comme Michel Daerden. "Effectivement, les Porsche, c’était sa passion. Il avait une 911 qu’il a conservée jusqu’à l’année dernière, poursuit Claude Dedye. Mais André était aussi un homme avec une culture remarquable. Il lisait beaucoup, savait parler d’un tas de choses. Il avait des connaissances développées sur pas mal de sujets. On se voyait encore régulièrement pour parler de tout, de Pepinster mais aussi d’autres choses. Je perds un ami et sa loyauté, ça m’attriste, ça me touche très fort."

Claude Dedye a été chargé par son ami "d’organiser ses funérailles". "À partir de ce jeudi, et de vendredi, la famille recevra les visites de 17h à 19 h 30 au funérarium de Pepinster (Vilvorder, rue Pépin 8). Samedi, à 8 h 30, nous procéderons à levée du corps chez Vilvorder, pour prendre la direction du crématorium de Welkenraedt. Il y aura des prises de parole de 9 h 30 à 10 h 30, et les cendres seront reprises par son épouse", conclut sobrement Claude Dedye.

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