Les terrains des maisons sinistrées démolies rachetés 10 €/m2 à Pepinster, ils s’indignent!
À Pepinster, les propriétaires de maisons démolies suite aux inondations s’indignent du montant qui leur est offert par la Commune pour racheter leurs terrains… d’autant plus que certains ne sont pas vendeurs !
Publié le 30-06-2022 à 08h00
À l’approche du triste anniversaire des inondations des 14 et 15 juillets 2021, des Pépins, lourdement sinistrés, ont reçu un courrier de la Commune qui les laisse avec beaucoup de questions… et de colère. "On veut nous racheter le terrain à 10 euros du m2, ce que l’on trouve un peu peu" , explique Anne Pilette qui a vu son bien situé au numéro 8 rue Pont Walrand démoli, et de poursuivre "mais en plus, selon ce qu’on lit, on veut nous faire payer le prix du notaire parce que l’on serait vendeur. Or, on n’est pas vendeur! Ce sont eux qui exigent qu’on leur laisse. Nous, on n’a jamais dit que l’on voulait vendre le terrain… surtout à ce prix-là!" .
Sa voisine d’en face, Carine Sluse, qui avait sa maison au numéro 3 de la rue du Duc (c’est la première à s’être effondrée), confie: "On ne nous laisse pas le choix: on nous dit que l’on veut vendre alors que ce n’était pas notre objectif, on nous impose un prix et on nous dit presque qu’il faut aller en urgence chez le notaire alors que l’on n’a rien demandé. J’ai l’impression que l’on essaie encore d’arnaquer les gens qui ont tout perdu!"
Ces courriers interviennent dans le cadre de l’enveloppe de 2,7 millions d’euros accordée par la Région wallonne à Pepinster pour acheter les parcelles des maisons déjà détruites ou acheter les maisons à détruire des mêmes rues (lire ci-dessous). Le bourgmestre, Philippe Godin réagit: "Les frais de notaires sont à charge de l’acquéreur, c’est la loi de toute façon. Ça, c’est une chose. Et en ce qui concerne le prix, c’est un prix qui a été évalué par les notaires de telle sorte que ce soit un prix normal pour des terrains qui ne sont plus constructibles. Et je rappellerais qu’heureusement pour ces personnes, elles ont eu la possibilité de toucher la valeur de reconstruction et non la valeur vénale de leurs assurances."
Justement, une phrase en particulier sème le doute à ce sujet chez les propriétaires: "En l’espèce, le risque d’inondations relatif à votre parcelle est tel que toutes demandes d’urbanisme devrait être a priori refusée." Le mayeur rétorque que le Gouvernement wallon finalise encore les études post-inondation et son plan… "C’est normal qu’à partir du moment ou l’on ne connaît pas la décision définitive que l’on émette des réserves d’usage. Mais c’est vers une zone inconstructible que l’on va à coup sûr!"
Par ailleurs, il assure que la volonté d’achat de la Commune était connue (elle veut y créer un espace ouvert). "Il est normal qu’ils se posent des questions et qu’ils se tournent vers leurs notaires, mais ils étaient bien au courant au moment où l’on a dû procéder à la démolition que l’on reviendrait vers eux pour l’achat du terrain" , soutient-il.