125 ans au service du wallon via cinq Malmédiens
Le 13 janvier 1898, le Club wallon voyait le jour grâce à l’enthousiasme de 5 jeunes Malmédiens, 125 ans plus tard, il est plus vivant que jamais.
Publié le 14-01-2023 à 18h27 - Mis à jour le 14-01-2023 à 18h28
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André-Hubert Denis, échevin de la Culture, s’est fait un plaisir d’accueillir les invités du Royal Club Wallon dans un wallon truculent. Il évoqua les 4 mois nécessaires à la création du Club par cinq jeunes Malmédiens, par une après-midi ensoleillée dans une gloriette. Ils n’avaient pas supporté l’homélie en allemand et avaient décidé de résister. C’est Henri Bragard qui rédigea les statuts dont l’article 1er était: "Aucun Allemand ne peut être membre du club". Il cita ensuite quelques grands noms du club – Henri Bragard, Sylvain Michel, Robert Counson, Jean-Marie Masset, Renée Boulengier et Jacky Lodomez – qui, chacun à leur manière, ont fait vivre cette langue.
Jacques Remy-Paquay, président du Club depuis 10 ans, retraça l’histoire de Malmedy qui de romane passa prussienne avec, à un certain moment, une césure, le Kulturkampf imposé par Bismarck. L’abbé Pietkin résiste à sa manière en prononçant ses homélies en wallon. Ce faisant, il entraîne dans son sillage quelques jeunes. "Durant son existence, sans avoir jamais été un mouvement politique, le Club a aiguillonné le pouvoir politique en se positionnant pour le rattachement à la Belgique en 1919 et en 1926 en évitant la revente des Cantons de l’Est à la République de Weimar. Après la 2e guerre, le Club renaît de ses cendres se consacrant à la littérature et plus tard à de nombreuses créations."
Des multiples pôles d’activités
"Renée Boulengier et son équipe travaillent depuis 20 ans à la rédaction d’un dictionnaire français-wallon malmédien et waimerais. Tous les 3 mois, une équipe réalise “Lu P’tite Gazète” qui retrace nos activités et publie des textes des “scryeus”. Les ateliers “Cak’tèdjes”, tables de conversations, qui attirent un public très éclectique. La gestion de la bibliothèque et l’organisation du bal des enfants… Autant d’activités que nous prenons en charge." Et le président de conclure: "Un langage qui meurt c’est une culture qui disparaît".
Jacky Lodomez, vice-président du club, offrit au public un "arimé" dont il a le secret. "Savoir d’où on vient et qui nous sommes, comprendre notre forte racine wallonne, protéger cet héritage, défendre notre langue et l’apprendre aux enfants, partager nos valeurs, rassembler les gens, aimer ce petit pays, cimenter l’amitié entre les gens."
Après la remise des diplômes pour la fidélité au club, Jean-Paul Bastin ponctua cette séance protocolaire. S’excusant pour son accent, par "respect pour le wallon", le mayeur continua en français. "Les combats se renouvellent. En 2020, nous avions fêté le 100e anniversaire de notre arrivée en Belgique. Il faut rappeler que nous sommes francophones avec une identité romane et des racines wallonnes. J’ai une pensée pour les fondateurs, l’abbé Pietkin, l’abbé Bastin, Henri Bragard, ainsi que pour l’abbé Peters et Joseph Werson, dont certains ont payé de leur vie, leur attachement au wallon."
Roland Blaise ponctua la cérémonie par une superbe interprétation "a capella" de "Nosse tchant nacionâl".