La cathédrale de Malmedy, pour eux, c’est…

«Elle symbolise la résilience des Malmédiens, leur singularité à travers le temps, avance le bourgmestre Jean-Paul Bastin. Au début de la Première Guerre mondiale, malgré le travail du club wallon et des abbés, l'allemand gagnait progressivement du terrain. Qui aurait pu croire au début de 1914 que cinq ans plus tard, nous serions Belges et que nous aurions une cathédrale? Même dans les rêves les plus fous, c'était inimaginable et pourtant, c'est arrivé! C'est pour ça qu'il y a un attachement aussi fort des Malmédiens à leur cathédrale. »

Comme tout Malmédien, le mayeur garde de bons souvenirs passés dans cet édifice «droit et fier, à l'architecture austère qui fait partie du patrimoine malmédien». Il se remémore ainsi la première visite pastorale de Monseigneur Delville, évêque de Liège, en janvier 2015, ou encore, en 2018, la dernière messe du doyen Henri Bastin et la première de Vital Nlandu Balenda, «des moments forts remplis d'émotions où l'église est pleine à craquer».

Pour l'ancien bourgmestre Robert Denis,, le choix de l'église de Malmedy pour recevoir le titre de cathédrale du diocèse d'Eupen-Malmedy en 1921 était le bon. «Elle est à sa juste place: la cathédrale est le principal symbole de l'attachement des Cantons de l'Est à la Belgique.»

C'est que son histoire lui est familière, il a notamment eu l'opportunité de visiter plusieurs fois les lieux avec son épouse. «Ma femme, historienne, après sa pension comme enseignante, a été pendant 25 ans guide de la cathédrale», explique-t-il avant de confier y être très attaché. «J'y ai célébré ma première communion, mon mariage et malheureusement les funérailles de mon épouse. C'est une église à laquelle je tiens beaucoup, comme tous les Malmédiens. On aime notre cathédrale à Malmedy. Il n'y a pas un seul Malmédien pour lequel la cathédrale ne représente pas un ou plusieurs souvenirs. Et puis, il faut dire que c'est une belle église: par où que vous entriez dans la ville, vous la voyez! Si vous enlevez la cathédrale, c'est n'est plus Malmedy!»

Vincent Dujardin

«C'est un lieu central de la ville. On y fait aussi bien les festivités que les enterrements, hélas, commente le directeur de l'académie de musique. C'est le lieu de vie de Malmedy. Tout se passe autour de cette cathédrale que ce soit dedans ou autour.»

«C'est le cœur de la cité, un lieu cultuel et culturel… Une fierté immense aussi pour les Malmédiens quand elle a été élevée au titre de cathédrale, énonce le président de la fabrique d'église. Quand j'en parle, j'ai toujours une émotion dans la voix!»

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Bénédicte Mathy

Pour la présidente de l'Omelette géante, c'est «un lieu de passage obligé», même lors des rendez-vous folkloriques. «Le 15 août, nous avons toujours une messe célébrée pour la distribution des œufs. Cela fait partie de la tradition pascale.»

«Elle fait partie de ma vie: il paraît qu'on m'y a baptisé et j'y ai fait ma 1re communion. C'est un endroit chargé d'histoire. On ne saurait pas extraire la cathédrale de la vie malmédienne», avance le conseiller communal Jacques Remy-Paquay, qui est président du Centre hospitalier Reine Astrid, avant d'enfiler sa casquette de président du Royal Club wallon: «La cathédrale a aussi été le lieu où les prêtres qui défendaient la population contre la germanisation ont prôné la défense du wallon malmédien.»