Nouvelle station Autosécurité d’Eupen: qu’est-ce qui change ?
La nouvelle station Autosécurité d’Eupen, située à Lontzen, ouvre ce lundi à 7 h 30. Bouclez les ceintures, on fait le tour du bâtiment.
Publié le 10-02-2023 à 15h12 - Mis à jour le 10-02-2023 à 15h23
1. Pourquoi ce déménagement ?

La station d’Eupen fut construite en 1972, elle ne "correspondait plus du tout aux standards et il était important de la remplacer", annonce l’Andrimontois Philippe Nellissen, directeur technique adjoint. Un processus d’une dizaine d’années s’enclenche alors, jusqu’à la construction – grâce à des entreprises locales – d’un bâtiment neuf à Lontzen dont l’ouverture est programmée ce lundi, avec deux petits mois de retard (d’un coût de 7,5 millions d’euros, le site s’étend sur 17 000 m et fut érigé en 22 mois). Eupen était la plus ancienne des stations, c’est désormais la plus récente d’un groupe qui peut à présent se concentrer sur le remplacement des stations de Mons et de Lobbes (qui pourraient être regroupées à Binche si un terrain est trouvé).
Composée de 6 lignes contre 3 précédemment, la station va pouvoir accueillir davantage de véhicules, la catégorie L (les motos) mais également de nouveaux collaborateurs avec dix transferts de Verviers (le call center) et la perspective d’une dizaine d’engagements (pour passer de 18 à 28 employés).
2. Un bâtiment à la pointe

Philippe Nellissen met en avant l’environnement de travail, la capacité doublée mais aussi un appareillage de dernière génération "qui va permettre, via le QR code, de savoir exactement quelle est la pièce défectueuse qui entraîne un refus". Une information utile lorsqu’il faudra rencontrer son garagiste…
Notons aussi que le nouveau bâtiment est équipé en panneaux photovoltaïques et que les radiants (le chauffage) peuvent être réglés individuellement (et non en ligne). Les autres stations sont en cours de réaménagement vers un outil semblable.
3. Les répercussions pour Verviers et Malmedy ?

Le désengorgement de la station d’Eupen et son accessibilité (proche de l’autoroute, en dehors d’un centre-ville) vont permettre aux utilisateurs de réduire la pression excercée sur les stations de Verviers et de Malmedy. "On espère réduire le délai des rendez-vous, qui est d’une semaine dans la plupart de nos centres mais d’environ deux semaines à Verviers, souligne Olivier Goies, administrateur délégué (CEO) du groupe. L’ancienne infrastructure ne nous permettait pas d’être bien organisés, alors que celle-ci est d’emblée pensée pour les rendez-vous. Nous venons aussi de mettre en place un nouveau système permettant à ceux qui sont en retard de s’inscrire sur une liste d’attente. Lors d’un désistement, on leur propose jusqu’à trois rendez-vous pour être dans les délais." La station de Verviers pourrait être agrandie si la demande demeure problématique.
4. Une ligne pour les motos

Depuis le 1er janvier, l’Autosécurité a contrôlé près de 450 motos dans l’un de ses six centres situés à Eupen, Wanze, Mont-Saint-Guibert, Cuesmes (Mons), Habay et Aye (Marche-en-Famenne). "Abordable et sous le coût vérité", ce contrôle fixé à 48 € pourra donc être effectué sur la ligne 6 d’Eupen. Le terrain dédié aux motos est d’ailleurs une nouveauté qui évitera d’être redirigé vers Liège.
5. Quid des véhicules électriques ?

La station a été réfléchie pour le contrôle des véhicules électriques. "La séquence du contrôle sera modifiée puisqu’il n’y aura plus le contrôle des émissions mais davantage de temps sur le pont afin de contrôler les batteries et l’électronique. On discute avec la Région wallonne pour implémenter un contrôle spécifique aux véhicules électriques, la Wallonie ayant l’ambition d’être la première région belge à avoir ce type de contrôle", mentionne Olivier Goies.
6. Que va-t-il advenir de l’ancien centre ?
La Ville d’Eupen, via la Régie des Bâtiments, devrait exproprier l’ancienne station pour y construire un nouvel hôtel de police. Aucune confirmation officielle n’a été formulée à l’Autosécurité mais l’information a déjà été divulguée.
Bon à savoir
En chiffres Autosécurité est une société verviétoise, à l’actionnaire verviétois (la famille Halleux). Les bureaux administratifs furent précédemment installés rue de la Marne, derrière l’hôpital, jusqu’à leur déménagement au zoning de Petit-Rechain (et Chaineux) en 2000, à l’étage de la station. Aujourd’hui, le groupe créé en 1933, pionnier du contrôle technique, emploie 700 personnes dont 600 inspecteurs. Il dispose de 25 stations réparties sur la Wallonie et de 11 centres d’examens du permis de conduire. Environ 1,5 million de véhicules sont contrôlés chaque année, pour 200 000 permis de conduire (théoriques et pratiques). Le groupe a engagé 110 personnes en 2021 et 2022. "C’est important, car on dit toujours que la Wallonie n’avance pas", souligne Olivier Goies.
Sur le site d’Eupen, 50 994 véhicules ont été contrôlés en 2022 pour 21 818 examens (13 858 théoriques et 7 920 pratiques).

Souci de recrutement Autosécurité a développé, en partenariat avec le Forem et Technifutur, sa propre filière de recrutement: AS Académie. Un outil dont le groupe est "très fier" et un indispensable pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. "On a créé AS Académie qui permet de former du personnel qui pourra ensuite obtenir le brevet d’examinateur. Trouver des techniciens automobiles qualifiés bilingues est un vrai défi, car ils vont travailler au Luxembourg ou en Allemagne. Ici, on peut les former à devenir inspecteur au contrôle technique", relève le directeur général.
Par mail Pour envoyer ses convocations, Autosécurité reçoit des fichiers qui… ne sont pas forcément à jour (déménagement, changement de véhicule, etc.). Dès 2023, les propriétaires pourront encoder leur adresse mail afin de recevoir la convocation par voie électronique.
DIVLe groupe doit mettre un local à disposition de la Direction pour l’Immatriculation des Véhicules (DIV). Les agents du SPF Mobilité déménageront à Lontzen ce mardi.
