Carrière de Bilstain: le bourgmestre de Baelen s’oppose à la création d'une voirie qui contournerait Dolhain au détriment de Heggen et Welkenraedt
Maurice Fyon, bourgmestre de Baelen, s’oppose fermement à l’idée d’une voie de contournement par le nord de Dolhain.
Publié le 06-03-2023 à 18h50
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Fin septembre 2022, la bourgmestre de Limbourg, Valérie Dejardin, témoignait de sa colère suite au permis introduit par les entreprises Eloy et Lambrighs visant l’exploitation et l’extension de la carrière de Bilstain.
Cinq mois plus tard, fin février, les autorités communales réaffirmaient leur opposition face, principalement, au charroi potentiel: " 202 camions par jour " , clamait alors l’échevin Luc Delhez.
Enfin, la semaine dernière, ce sont les demandeurs du permis qui ont pris la parole, souhaitant, selon Pierre-Étienne Eloy, " rétablir les chiffres ". "Le remblai ajouterait une trentaine de passages, on arriverait à environ 130 (NDLR: camions par jour dans le centre de Dolhain) . Le long du chemin de fer, on traverse des zones vertes", défendait l’administrateur délégué, estimant la voie de contournement évoquée par Limbourg "non réaliste" tout en espérant un retour du dialogue avec la Commune de Limbourg.
"Elle était absente aux deux dernières réunions", nous indique Maurice Fyon. Directement concerné par la carrière de Dolhain (en majeure partie sur le territoire de Baelen), le bourgmestre de Baelen ne s’oppose pas à l’extension du site voisin, soit la carrière de Saint-Roch (sur Bilstain). "On n’a pas d’objection concernant l’exploitation de la carrière. Ce sont les seules réserves naturelles dont nous disposons en Wallonie, il faut les préserver."
En revanche, il s’oppose totalement à l’hypothétique voie de contournement. "Le charroi est un vrai problème, on est d’accord. L’exploitant n’a pas trouvé de solution, malgré les réunions avec Limbourg, pour évacuer le charroi par un autre axe que le centre de Dolhain. Alors j’entends qu’on parle d’évacuer par le nord, c’est-à-dire par une voirie qui longerait le chemin de fer sur Baelen en direction d’Heggen afin de rejoindre la sortie 37 ter de l’E40. Nous sommes totalement opposés à cette proposition, nous l’avons déjà affirmé à la Région wallonne, aux demandeurs du permis et à la Commune de Limbourg."
"Pas une route pour des trottinettes !"
Maurice Fyon avance plusieurs arguments. "Ce serait un aménagement très coûteux car les exigences d’Infrabel pour une voirie le long du chemin de fer seraient énormes. On parle de camions, pas d’une route pour des trottinettes. Je ne connais pas la capacité d’investissement du demandeur, mais tôt ou tard on se tournera vers les Pouvoirs publics (la Commune ou la Région). Je préfère qu’on investisse dans le réseau existant plutôt que dans une nouvelle voirie qui, de plus, est techniquement impossible. Elle traverserait une zone agricole pour arriver à Heggen. Là, il n’y a plus de solution car le chemin le long du TGV est destiné à de la mobilité douce. Il faudrait repartir vers Welkenraedt. Ce projet ne saurait pas aboutir. Même pour l’environnement… J’entends que Limbourg s’oppose à ce qu’on imperméabilise encore 1 m2 de sol sur sa commune et, après les inondations de 2021, je la rejoins ."
"À quoi servent les nationales, alors ?"
Les camions qui traversent Dolhain en direction de la N61 transitent également par Baelen (en évitant le centre, toutefois) direction Eupen et l’autoroute. Maurice Fyon estime que la nationale "est destinée à cela". "Je rappelle que Limbourg a pris l’initiative de réactiver la création du rond-point au Garnstock en contactant la SPI (NDLR: afin de rejoindre l’E40 depuis la frontière Baelen-Eupen via le zoning, en évitant la rue de Herbesthal) , ce qui était un peu cavalier puisque c’est sur le territoire de Baelen. Soit. Ce projet des années 2000 a été réactivé et le rond-point va se faire pour éviter d’avoir des camions dans Eupen. Pourquoi a-t-on relancé ce projet si ce n’est pour utiliser la nationale ?", interroge Maurice Fyon, qui restera attentif à l’évolution du dossier.