Le Jalhaytois Quentin Grégoire, pompier élu Wallon de l’année: "Nous devons former le citoyen à la gestion des risques"
Le lauréat du prix du Wallon de l’année 2022 a été décerné à Quentin Grégoire, 39 ans, commandant des pompiers de la zone Vesdre Hoëgne & Plateau depuis 2017 . Il succède au palmarès à l’astrophysicien Michaël Gillon .
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Publié le 15-02-2023 à 11h11 - Mis à jour le 15-02-2023 à 18h45
Pompier professionnel depuis 2006, Quentin Grégoire était au cœur de la coordination des opérations liées aux inondations en province de Liege en 2021, lors de la crise du Covid mais aussi à l’occasion de la sécheresse de 2022 et des risques de feux de forêt qui y étaient liés.
À l’âge de 8 ans, il rêvait déjà des camions rouges. Durant ses études, il s’est engagé comme pompier volontaire. Depuis 2017, il commande les pompiers de la zone de secours Vesdre Hoëgne & Plateau. À bientôt 40 ans, il reçoit le prix de Wallon de l’année décerné à Namur par l’Institut Destrée. L’occasion pour celui qui, depuis 2019, préside aussi le réseau de secours ReZonWal de faire passer un message. Interview.

Quentin Grégoire, le rôle du pompier n’est pas toujours reconnu, ni facile sur le terrain.
Nous sommes malheureusement trop souvent agressés, verbalement ou même physiquement, ce n’est pas normal. La société s’américanise, on se plaint pour tout. Dès lors, nous devons, nous, beaucoup plus être au contact du citoyen, des jeunes, des mouvements de jeunesse. De mon point de vue, la société a trop essayé d’être dans le répressif et a oublié l’aspect préventif, apprendre à se connaître, à travailler ensemble.
Que représente pour vous d’être élu Wallon de l’année ?
J’y vois une reconnaissance pour la profession. Nous avons été confrontés à une catastrophe en 2022 mais nous vivons dans une société où l’on attend beaucoup des autorités pour nous venir en aide. Or, nous sommes acteur de notre propre vie, on ne doit pas toujours attendre que la solution vienne d’autrui. Le premier maillon, c’est le citoyen. Il faut agir soi-même. Nous avons un devoir, tous, de faire en sorte d’être unis comme les maillons d’une chaîne. La mobilisation citoyenne lors des inondations c’était énorme, beau à voir.
Vous estimez que le citoyen a, aussi, un rôle important à jouer. Lequel ?
Il faut se préparer pour la gestion de tels risques, apprendre aux gens ce qu’ils peuvent faire concrètement. Il faut être réaliste, on ne sauvera pas tout le monde, la nature, à un moment donné, est la plus forte. Mais on peut former, dès le plus jeune âge, aux gestes des premiers secours, à appeler le 112, à utiliser un défibrillateur ou un extincteur. Tout cela doit s’expliquer. C’est là qu’on fera en sorte d’être en capacité de mieux réagir quand arrive la catastrophe.
Le problème du financement des zones de secours est criant. Là aussi vous êtes plus dans l’approche collaborative que dans la revendication.
On peut juste râler pour râler, ce n’est pas ma philosophie. Ça m’arrive de pousser des coups de gueule mais je suis avant tout une force de propositions. Le problème du financement des zones de secours, on vit cela de près, Tous les jours, nous sommes confrontés à des difficultés financières. Mais je suis aussi citoyen, et je sais que ce que la Province donne d’un côté, elle le reprend à d’autres secteurs. Et je sais que la culture c’est important.